Petit artisan de la comédie franchouillarde des années 80 (Pétrole, pétrole !, Les diplômés du dernier rang), Christian Gion connait pourtant des débuts hésitants entre le film libertaire et contestataire (Les encerclés avec Jacques Higelin et Rufus), l'érotisme (Les couples du bois de Boulogne, Superwoman) mais déjà aussi l'humour avec C'est dur pour le monde. Amusant et techniquement plutôt bien troussé, il ne faut cependant pas trop attendre de ce film oublié aujourd'hui. Braconnant sur les terres de Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, le ton goguenard et ironique en moins, il ne fait qu'effleurer le contexte de crise économique qui secoue alors la France tandis que le monde de la publicité est dépeint d'une façon gentiment inoffensive. Mais il y a le grand Bernard Blier qui n'a aucun mal à ravir la vedette au jeune Francis Perrin, dans la peau du riche patron nanti d'un délicieux cynisme. Les scènes qu'il partage avec le non moins grand Claude Piéplu sont des plus savoureuses. C'est sa distribution qu'animent des acteurs dont on ne sait jamais comment ils s'appellent (Hubert Deschamps, Bernard Musson, Maurice Travail...) et d'autres habitués de la comédie à la française (Bernard Le Coq, Philippe Castelli) qui fait d'ailleurs tout le sel de C'est dur pour le monde. Les quelques apparitions de Robert Castel et son accent pied-noir, distillent d'autres bons moments dans un ensemble qui finit par tourner en rond et s'essouffler malgré une durée qui ne franchit que de peu les 80 minutes au garrot. C'est aussi une époque où l'on sent que la comédie et l'érotisme sont des genres perméables, comme en témoignent la nudité de Nicole Rouge, celle d'un Francis Perrin pas loin d'exhiber son zizi ainsi que la participation de la ravissante Caroline Cartier, aperçue auparavant chez Jean Rollin (La vampire nue) et Jean-Claude Roy (Les petites filles modèles), deux artisans cultes du sexe hexagonal. Anecdotique mais sympa à regarder. (vu le 18.12.2020) ⍖⍖
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire