1 avril 2021

CinéZone | Alfred Hitchcock - Psychose (1960)




Tout a été déjà été dit et écrit sur Psychose, sans doute l'un des films que l'on aime le plus citer pour évoquer Alfred Hitchcock. En vrac. La scène de la douche, qui occupe à elle seule sept jours de tournage (et 70 prises !), dont la force doit autant au découpage habile qu'à la partition stridente de Bernard Hermann. La mort du détective Arbogast dont la difficulté était de la filmer sans dévoiler l'identité du meurtrier. Le plan final qui se fixe sur le regard halluciné d'Anthony Perkins. La composition de celui-ci, jusqu'alors cantonné aux rôles de jeunes premiers qui ne lui correspondaient pas vraiment mais qui ne parviendra à se défaire de ce personnage de Norman Bates qu'il poussera le vice à interpréter deux autres fois dans des suites à l'intérêt limité. La séquence où Vera Miles découvre le cadavre de la mère qui se balance dans un rocking-chair. Janet Leigh en soutien-gorge ou nue sous la douche sans que son intimité soit exposée et qui, bien que vedette, accepte de disparaitre de l'écran à la moitié du parcours. L'importance des décors (la maison des Bates accrochée à tout jamais à l'imaginaire des cinéphiles) Il y a tellement à dire sur Psychose que ces quelques lignes sans prétention ne sauraient suffire. Quand il décide d'adapter le bouquin de Robert Bloch, Hitchcock est à l'apogée de sa carrière. Il vient d'enchainer Sueurs froides (1958) et La mort aux trousses (1959) et tournera ensuite Les oiseaux (1963). Malgré tout, il filme à l'économie en noir et blanc, avec l'équipe de la série Alfred Hitchock présente. Ce qui ne l'empêche ni de réaliser un véritable exercice de style ni de signer une oeuvre personnelle porteuse de ses obsessions dont le voyeurisme et une forme de sadisme envers ces femmes qui lui sont inaccessibles et qu'il prend plaisir à punir. Matrice de tous les gialli, référence assumée et magnifiquement digérée de Brian De Palma (il offrira une délirante parodie de la scène de la douche dans Phantom Of The Paradise), Psycho est pourtant un film ludique où on devine que le maître s'amuse à expérimenter, accouchant d'au moins une idée par plan. Le moindre détail revêt une importance, comme cette fascination que Bates nourri pour les oiseaux, empaillés ou peints sur des tableaux. Comme cette gène que le même Norman ressent au moment de désigner les toilettes à Marion Crane, qu'il voit comme un lieu empreint de souillure. Soixante ans après sa sortie en salle, Psychose n'a rien perdu de sa force et supporte toujours de multiples visions que la connaissance de son dénouement n'entame absolument pas et même si la première partie peut sembler bavarde et longuette pour un jeune public qui jugera en outre la conclusion trop explicative. Mais en 1960, pour un public encore peu habitué à ce genre de récit angoissant, ces relatives faiblesses n'en étaient pas unes. Un magistral et intemporel chef d'oeuvre tout simplement.  (vu le 06.12.2020) ⍖⍖⍖⍖




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