25 février 2021

CinéZone | Karl Malden - La chute des héros (1957)




Quand de rares acteurs, de Clint Eastwood à Orson Welles, de Woody Allen à Robert Redford, parviennent en parallèle à s'imposer comme des réalisateurs à part entière, voire même comme des auteurs, nombreux sont surtout ceux pour qui la mise en scène se solde par une aventure sans lendemain. Karl Malden est à ranger parmi ces comédiens qui sont passés derrière la caméra le temps d'un unique film. Pourquoi a-t-il décidé de mettre en boîte cette Chute des héros ? Le sujet l'intéressait-il ? On ne sait. Pourquoi ne pas avoir persévéré ? Son échec au box-office explique sans doute en partie que cet essai n'ait pas été transformé. Fort de cette maigre expérience, l'acteur remplacera néanmoins Delmer Daves, tombé malade, durant le tournage de La colline des potences en 1958. Quoi de mieux que l'adaptation d'une pièce de théâtre dont l'action est circonscrite dans un seul lieu, pour s'essayer à la mise en scène. Karl Malden n'en livre pas moins un travail fonctionnel à défaut d'être inspiré. Or il aurait fallu toute la maîtrise d'un Sidney Lumet ou d'un John Frankenheimer pour tirer d'un matériau intéressant mais sans grand enjeu dramatique, toute sa force. On se prend à rêver de ce qu'ils auraient fait de cette histoire d'officier accusé de trahison pendant la guerre de Corée avec en filigrane la question du lavage de cerveau. Heureusement et comme souvent lorsqu'un comédien est aux manettes, l'interprétation se révèle enthousiasmante et rachète le caractère étriqué du film. Egalement producteur (il était ami avec Karl Malden avec lequel il a partagé l'affiche de Okinawa et de Sergent la Terreur avant de se croiser plus tard sur La conquête de l'Ouest et Les Cheyennes), Richard Widmark endosse à nouveau le costume de l'armée. Il est parfait. Evidemment. Mais plus que Martin Balsam, Richard Basehart ou Rip Torn néanmoins impeccables, c'est avant tout Dolores Michaels en secrétaire dévouée et probablement amoureuse de son supérieur, qui retient l'attention, au point de nous faire regretter que le cinéma ne l'ait pas plus et mieux exploitée. On la retrouvera d'ailleurs encore une fois aux côtés de Widmark dans L'homme aux colts d'or en 1959. S'il n'est à la hauteur ni de son sujet ni de son casting, La chute des héros assure toutefois un suspense efficace. (vu le 14.11.2020) ⍖⍖



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire