Peu connu en France, Roy Rogers fut pourtant un des cowboys les plus célèbres des années 30, avant que le genre entre dans l'âge adulte. Il est à ce titre intéressant de comparer A la poursuite de Jesse James et Le brigand bien-aimé que Henry King consacre lui aussi au célèbre bandit en cette même année 1939, moment charnière où, justement, le western atteint enfin l'étage du dessus, évolution que façonnent, outre le film de King, des oeuvres majeures telles que La chevauchée fantastique de John Ford, Pacific Express de Cecil B. DeMille ou Les conquérants de Michael Curtiz. C'est donc un véritable canyon qui sépare la bobine de Joseph Kane du Jesse James avec Tyrone Power. Chanteur aimable, Roy Rogers campe un cowboy propre sur lui, sans aspérité, un homme galant qui sait parler aux femmes sans jamais les serrer de trop prêt. D'ailleurs, il ne se fait même pas la toute mimi Pauline Moore ! Pour tout dire, même le John Wayne des années 30 parait plus rugueux ! Pour autant, A la poursuite de Jesse James n'est pas sans charme, celui des serials, cartouche pleine de fouge (Joseph Kane connaît son métier) qui n'ennuie à aucun moment. Et puis il y a la trogne goguenarde de Gabby Hayes dont on a l'impression qu'il a toujours été un vieillard, éternel grincheux des westerns de cette époque. Grâce à son rythme truculent et son ambiance bon enfant, ce Jesse James ne parait pas si suranné que cela, menant à brides abattus cette classique histoire de pilleurs de banques. (vu le 12.11.2020) ⍖⍖
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