Surtout célèbre pour avoir fait tourner le légendaire couple Bogart / Bacall dans cet admirable film noir qu'est Les passagers de la nuit (1947), Delmer Daves est également considéré comme un bon spécialiste du western, signant quelques classiques du genre tels que La flèche brisée (1950) ou 3h10 pour Yuma (1957). Moins réputé mais tout aussi - voir plus - jubilatoire - La dernière caravane apparaît comme un de ses westerns les plus maîtrisés. Parabole sur la violence, le film, en nous décrivant le destin d'un blanc devenu indien, se pare d'oripeaux humanistes. Il s'agit avant tout d'un appel à la paix et à la tolérance, ce traduit bien le message chargé d'émotions délivré durant les dernières scènes. Les péripéties sont menées avec vigueur mais leur déroulement s'avère en définitive relativement classique. En fait, la grande force de La dernière caravane réside essentiellement dans l'interprétation pleine de nuances de Richard Widmark dans le rôle principal de Todd le Comanche, auquel l'acteur prête sa démarche féline et nerveuse. Il porte le film sur ses épaules et lui confère un charme qu'il n'aurait sans doute pas sinon. Même s'il est vrai que ce sont surtout les rôles de crapules (Le carrefour de la mort, La femme aux cigarettes) ou de personnages ambigus (Sergent la terreur, Les forbans de la nuit) qui ont fait sa réputation et dans lesquels il se montre en effet excellent, le plaisir de retrouver Widmark interprétant un héros positif est immense. Enfin, le film se rattache au courant des westerns pro-indiens des années 50 qui proposaient une image moins négative, moins manichéenne de ce peuple et le rapproche donc d'une autre oeuvre majeure de Delmer Daves, La flèche brisée... (vu le 01.11.2020) ⍖⍖⍖
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