19 janvier 2021

CinéZone | Roy Boulting - La course au soleil (1956)




Une journaliste part à la recherche d'un écrivain qui a tout abandonné pour vivre au Mexique. Quand leur avion s'écrase dans la jungle, ils sont sauvés puis accueillis par trois Européens au comportement suspect. Pour leur échapper, une chasse à l'homme sera engagée. On reconnaîtra bien entendu dans ce sujet le thème de The Most Dangerous Game écrit en 1924 par Richard Connell et déjà adapté deux fois, d'abord en 1932 avec Les chasses du conte Zaroff  de Ernest B. Schoedsack et Irving Pichel, puis en 1945 avec A Game Of Death de Robert Wise. La course au soleil est un des quatre films produits pour la United Artists par l'éphémère société Russ-Field Corporation créée par Jane Russell et Bob Waterfield. L'actrice s'était réservée le rôle féminin aux côtés de Robert Mitchum. Puis Eva Marie Saint et Leo Genn (pour camper Brown) sont associés au projet mais c'est finalement Richard Widmark, Jane Greer et Trevor Howard qui sont définitivement embauchés. On ne peut que s'en féliciter car le trio, complété par Peter van Eyck en ancien Nazi, demeure un des atouts du film. Dans le rôle d'un écrivain baroudeur et romanesque taillé pour un Gary Cooper, Widmark joue de séduction, ce qui ne lui arrive pas si souvent. Il forme avec celle qui fut d'ailleurs à deux reprises la partenaire de Mitchum (dans La griffe du passé et Ca commence à Vera Cruz), un couple charmant. Si la première partie pourra sembler bavarde même si elle fonctionne parfaitement, l'intrigue bifurque lorsque les deux héros échouent dans le domaine de ces Nazis vivant cachés au fond de nulle part. Rapidement, l'inquiétude nait de ces personnages bizarres et de ces Dobermans qui empêchent toute sortie nocturne. Pourtant habitué du noir et blanc, Joseph LaShelle tire profit de ce cadre exotique pour soigner une photographie pleine de lumière et de couleurs, jouant sur les éclairages, les ombres et les rayons du soleil filtrant à travers l'intérieur de cette hacienda mangée par la végétation. Solide réalisateur anglais, Roy Boulting signe une partie de chasse haletante que couronne l'exécution étonnante et inédite de Trevor Howard. La course au soleil est un excellent film d'aventure.  (vu le 24.10.2020) ⍖⍖⍖






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