14 décembre 2020

KröniK | Eyes Of Simurgh - Xingara Linga (2020)




Nous connaissions déjà, grâce à Still Volk, le folk occitan, il faudra aussi désormais compter sur le "brutal occitan sludge" ! Ce n'est pas nous qui l'avons inventé mais Eyes Of Simurgh, quatuor toulousain que les plus curieux d'entre vous ont peut-être découvert avec le séminal Mamòt il y a cinq ans. Mais le fait de chanter en langue vernaculaire n'est pas la seule étrangeté de ce jeune pousse bourru puisque celui-ci n'hésite pas non plus à user fréquemment de lignes vocales échappées d'un rogaton de black metal. Il en résulte un brouet singulier, de prime abord pas forcément très engageant mais qui pourtant finit néanmoins par inoculer son venin. Eyes Of Simurgh vient aujourd'hui frapper à notre porte par l'entremise d'un second EP baptisé Xingara Linga glissé dans un digipack dépouillé qu'habille un chouette artwork. Cinq pistes burinées se serrent dans ce menu trapu qui sent sous les bras. Son entame doucereuse ne doit cependant pas vous tromper, ces Toulousains ont tout de gaillards énervés. Ainsi, passée cette intro faussement tranquille, 'Bacon Church' dresse bien vite une hampe épaisse d'où s'écoule le jus collant d'un sludge belliqueux. 

En cinq minutes à peine, le groupe trouve aussi le moyen de se lancer dans une fiévreuse accélération, écartant la fente d'un death metal aux coutures bien caverneuses. 'Burning Walk' déboule ensuite, plus lourd encore et toujours aussi hargneux. Le doom n'est pas loin avec ces gros riffs qui affolent le compteur Geiger tandis que le chant conserve ses griffures stridentes. A son tour, 'West Red' n'empreinte jamais tout à fait la route qui semble lui être promise. Aux premières mesures rapides presque groovy succède un tempo qui s'enlise. Le ton se durcit et la guitare fait trembler les murs. Pascal Sebat continue de nous impressionner par la versatilité de son organe oscillant entre voix claire, grognements hystériques et borborygmes patibulaires. Les cuisses écartées par une rythmique toute en rondeur, 'Camparous' se veut remuant, bourrée d'une énergie crasseuse qui lui confère des allures de jam furieuse. Que dire enfin de 'Desert Wind', ultime cartouche toute en ambiance malsaine qui voit, au bout du chemin, le chanteur se coincer les couilles dans sa braguette. Au final, son format ramassé n'exonère pas Xingara Linga d'un contenu aussi touffu que surprenant, terrain d'un sludge acariâtre à l'haleine chargée de black death, le tout chanté en occitan ! Un sacré mélange ! (23.04.2020 | LHN) ⍖⍖

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