De Fort Bravo (1953) à Règlement de comptes à OK Corral (1957), les westerns que signe John Sturges comptent parmi les meilleurs des années 50. Sans être sa plus grande réussite, Coup de fouet en retour constitue cependant une bonne cartouche, qui n'en est pas moins curieuse en cela que son intrigue louche plus vers le whodunit que vers le récit westernien pur et dur. Ici, point de bavardage, on entre dans le feu de l'action dès les premières images. Le film vaut surtout pour son admirable scénario de Borden Chase (un spécialiste du genre), riche et astucieux, et même plutôt freudien sur les bords (les rapports père/fils). Après un massacre perpétré par les Apaches, une seule personne en est sortie vivante et a conservé l'or, faisant de lui un bandit. Qui est-elle ? Le père de Jim Slater ou le mari de Kary ? Là réside une bonne part du suspense. La dernière partie qui voit s'affronter le père et le fils en constitue le point culminant. De plus, ce remarquable canevas trouve un écrin parfait dans la mise en scène toujours inspirée et efficace de Sturges dont on reconnait immédiatement la griffe. Comme toujours avec lui, les acteurs sont très en forme. Si Donna Reed ne laisse pas un souvenir impérissable, en revanche, John McIntire offre une composition de hors-la-loi, père indigne de surcroît, tout à fait réjouissante tandis que le félin Richard Widmark joue, pour notre plus grand plaisir, un bon rôle, comme cela arrive plus souvent qu'on ne l'imagine (La toile d'araignée, La dernière caravane...). Bref, Coup de fouet en retour, c'est 80 minutes de bon western, sans fioritures ni scènes superflues. Dommage que l'insupportable William Campbell vienne ternir ce tableau dont il incarne la seule fausse note... (vu le 17.10.2020) ⍖⍖
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