9 décembre 2020

CinéZone | Fernandel - Adrien (1943)




On a tendance à l'oublier mais Fernandel a également tâté de la mise en scène mais il est vrai que cette expérience derrière la caméra reste anecdotique. Adrien est l'une de ses trois réalisations, les deux autres étant Simplet (1942) et Adhémar ou le jouet de la fatalité (1951). Ce film est tourné en 1943 pour le compte de la Continental, société de production franco-allemande dont le nom demeure lié à l'Occupation comme un sceau infamant alors que son rôle fut plus ambigu qu'on ne le dit mais ceci est une autre histoire. Visionner Adrien nous rappelle de manière troublante que, malgré la guerre et la présence de l'envahisseur sur notre sol, la vie continuait. A l'instar de Pierre Fresnay ou de Arletty (entre autres), Fernandel était resté en France et poursuivait alors sa carrière. De là à faire de lui un collabo, il y un pas que certains n'ont pas hésité à franchir. 

Loin des horreurs commises par les belligérants, il trousse donc cette inoffensive comédie légère, pleine d'un charme primesautier comme si rien n'avait vraiment changé depuis quatre ans. Adaptée d'une pièce de théâtre de Jean de Letraz qu'elle tente d'aérer sans toujours y parvenir, une couche de poussière recouvre bien entendu cette oeuvre aussi anodine qu'agréable, à l'image des chansonnettes que poussent les comédiens. Mais les dialogues sont riches de bons mots, les situations franchement cocasses (surtout quand tous les protagonistes se retrouvent dans l'appartement que partagent Adrien et Arlette) et puis il y a Fernandel, son abattage, son sourire chevalin, flanqué d'une poignée d'acteurs savoureux et pour beaucoup d'entre eux, aujourd'hui totalement oubliés, de Jean Tisser, qui décèdera dans la pauvreté, à Paulette Dubost sans oublier Jean Duvaleix. (vu le 23.09.2020) ⍖⍖




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