30 novembre 2020

CinéZone | Klaus Lemke - 48 Stunden Bis Acapulco (1967)




Moins connu du grand public que ses contemporains Rainer Fassbinder, Wim Wenders ou Werner Herzog, Klaus Lemke a pourtant lui aussi participé au renouveau du cinéma allemand à partir de la fin des années 60. Surtout réputé pour son téléfilm Rocker (1972), sorte de Easy Rider ouest-allemand, il se fit remarqué dès son premier long métrage cinq ans plus tôt. 48 Stunden Bis Acapulco est pourtant un galop d'essai aussi hermétique que fascinant, ceci expliquant sans doute cela. Son esthétisme auteurisant  doublé d'un maniérisme prétentieux lui accorde plus de proximité avec la Nouvelle Vague qu'avec le néo polar rugueux américain même si, coiffé de lunettes noires, Dieter Geissler n'est pas sans rappeler les tueurs du A bout portant de Don Siegel (1964). 


Cinéphile boulimique plus que grand réalisateur, Quentin Tarantino doit certainement aimer ce film dont le graphisme et le rythme insufflé par une partition entre pop psychédélique et complainte désespérée ne doivent pas lui déplaire. Cette échappée contemplative, frappé du sceau de la fatalité, finit néanmoins par envoûter, distillant une ambiance à la fois poétique et abstraite. La beauté des images figées dans un noir et blanc épuré comme celles des actrices Christiane Krüger et Monika Zinnenberg, ne sont pas étrangères au magnétisme qui se dégage de cette pellicule. Incrustés dans notre rétine, nous ne sommes pas prêts d'oublier la course-poursuite finale dans une nuit épaisse que seules les phares des voitures parviennent à trouer avant d'échouer dans le ressac de l'océan... (vu le 13.09.2020) ⍖⍖




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire