Prince Vaillant demeure une des plus grandes réussites du film d'aventures en costumes produit par Hollywood durant les années 50. Mais a y regarder de plus près, comment aurait-il pu en être autrement ? Le film est réalisé par le prolifique Henry Hathaway, capable de trousser un western (L'attaque de la malle-poste) comme un film de guerre (Le renard du désert) avec une même aisance. Le scénario est signé par Dudley Nichols, la photo, par Lucien Ballard et la musique, par Franz Waxman. Bref, une belle brochette de professionnels qui connaissent leur métier. Si nous ajoutons à cela une distribution de rêve, réunissant Robert Wagner, James Mason (comme de bien entendu, très à l'aise dans la peau du félon), un Sterling Hayden grandiose, un Victor Mclagen (forcément) truculent et surtout deux actrices sublimes, la blonde Janet Leigh et la brune Debra Paget (trop discrète malheureusement) et nous obtenons ainsi un spectacle bondissant et chatoyant très fidèle à la bande dessinée de Foster. Planté dans de splendides décors, l'action est bien menée et le duel final, sans atteindre la qualité des affrontements célèbres des Aventures de Robin des Bois (Michael Curtiz, 1938), du Signe de Zorro (Rouben Mamoulian, 1940) ou de Scaramouche (George Sidney, 1952), s'avère très réussi.
Alors, que demander de plus ? Une coupe moins ridicule pour Robert Wagner ? Certes, Prince Vaillant ne possède pas la puissance, l'âpreté et le lyrisme des Vikings que Richard Fleischer réalisé quatre ans plus tard, ce qui le rapproche donc plus de la contribution de Richard Thorpe à ce genre très codifié, que l'on songe au Prisonnier de Zenda ou à la trilogie mettant en scène Robert Taylor (Ivanhoé, Les chevaliers de la table Ronde et Quentin Durward). Le Moyen Âge reconstitué dans ces films s'avère plus fantasmé, plus propre, en un mot plus romantique, que dans la réalité, avec leurs jardins bien dessinés et leurs châteaux qui se trompent d'époque. Le chef d'oeuvre de Fleischer livrera une vision plus adulte du film d'aventure historique. Mais qu'importe, Prince Vaillant offre un plaisir de tous les instants, cent minutes de bonheur mélangeant avec brio, fougue, humour et roucoulades. Enfin, il va sans dire que cette adaptation surclasse aisément la version de Anthony Hickox (1997), bien médiocre en comparaison... (vu le 09.09.2020) ⍖⍖⍖
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