5 novembre 2020

CinéZone | Byron Haskin - Quand la Marabunta gronde (1954)



Durant les années 50, Hollywood a fréquemment mis en cène de grosses bébêtes attaquant nous autres pauvres humains, scorpion (Le scorpion noir de Edward Ludwig), araignée (Tarantula de Jack Arnold) ou fourmis géantes (Des monstres attaquent la ville de Gordon Douglas). Le péril atomique s'avère alors un danger pour le moins préoccupant et le cinéma s'en empare, imaginant toutes sortes de mutations chez nos amis les animaux. Quand la Marabunta gronde, chef-d'oeuvre de Bryon Haskin, un maître des effets spéciaux (souvenez-vous en 1953 de son adaptation de La guerre des mondes de H.G. Wells qui écrase sans difficultés toutes les daubes d'aujourd'hui à la Independance Day), en racontant la lutte d'un homme face à une armée de fourmis rouges, se révèle toutefois très différent. Ici pas de menace atomique mais seulement une nature jamais vraiment domptée qui reprend ses droits et ravage l'oeuvre d'une vie. Le scénario est simple et ne repose que sur deux idées mais celles-ci sont habilement exploitées et entremêlées. Il s'agit tout d'abord de l'attaque de fourmis à proprement parler et pour laquelle le film demeure réputé tant l'invasion des insectes, après une première partie où sourd une menace de plus en plus palpable et oppressante, conserve encore aujourd'hui toute sa force réaliste. Pourtant, si les cinéphiles vouent un culte à The Naked Jungle, c'est moins pour cette prouesse technique que pour l'affrontement entre deux principaux comédiens. Charlton Heston, qui n'avait pas encore endossé les costumes de Moïse et de Ben Hur, se montre très à l'aise dans le rôle du mufle, de prime abord antipathique mais d'une grande complexité tandis que Eleanor Parker, toujours si sublime, à la fois vulnérable et autoritaire, tient tête aux hommes comme à son habitude, avec classe. Ce type de rapports, loin des clichés romantiques nunuches, demeure une constante chez l'actrice, que l'on songe à ses interprétations face à William Holden dans Fort Bravo (1953) ou à Robert Taylor, son partenaire préféré, dans L'aventure fantastique (1955) notamment. La rencontre aussi épicée qu'électrique entre deux acteurs tient donc toutes ses promesses, enrichissant considérablement le film ans lequel, certains ont cru déceler, à raison peut-être, nombre de connotations sexuelles (la référence au piano ou bien la scène où Charlton, pris de colère, asperge de parfum, sa partenaire....). (vu le 26.08.20) ⍖⍖⍖⍖








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