24 novembre 2020

CinéZone | Jacques Deray - Doucement les basses (1971)




Alors qu'ils ont souvent été comparés l'un à l'autre (à tort ou à raison), il est permis de penser que Alain Delon possède une carrière plus intéressante que Jean-Paul Belmondo et ce, nonobstant le talent et l'énergie du second. Ainsi, le premier a régulièrement fait preuve d'une louable appétence pour les sujets singuliers, lui offrant alors l'occasion de casser son image de flic ou de gangster engoncés dans une froideur hautaine. Doucement les basses fait partie de ses escapades dans des territoires moins balisés. C'est aussi un de ses films les moins connus, les plus oubliés. Ecrit par Pascal Jardin, l'histoire, qui questionne sur le célibat des prêtres, aurait pu déboucher sur une réussite un peu loufoque mais se solde à l'arrivée par une pénible déception. Passée la surprise de voir lors des premières images Delon dans la peau d'un curé en train de jouer de l'orgue dans une église battue par les vents marins, on se rend vite compte que le scénario tient sur une feuille de papier à cigarette. 


Rapidement, la bobine tourne à vide et se dévide laborieusement pour atteindre quatre-vingt petites minutes. Doucement les basses amuse mais échoue à s'imposer comme une grande comédie. Si Jacques Deray a dû prendre un évident plaisir à le réaliser, le fait est qu'un Georges Lautner ou un Edouard Molinaro auraient peut-être su davantage tirer matière de ce sujet à condition cependant que celui-ci eut été plus étoffé. Quant à l'acteur principal, il cabotine comme jamais dans la peau de cet homme agité, confirmant que l'humour ne sied guère ni à son physique ni à son jeu, ce que le pale Texas nous voilà (1964) avait déjà illustré, contrairement à Quelle joie de vivre de René Clément (1961) dans lequel il se montrait ainsi curieusement plutôt à son aise. Reste Paul Meurisse, savoureux en évêque amateur de bonnes chairs, qui sauve à lui seul ce film dont la sympathie qu'il suscite ne le rend pas moins embarrassant à regarder tant il frôle le franc ratage. (vu le 11.09.2020) ⍖⍖

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