Toujours en contrat à la Fox, Richard Widmark enfile, pour Red Skies Of Montana, la tenue d'un pompier, occasion pour lui de peaufiner non pas son rôle de psychopathe qui l'a rendu célèbre mais un de ces personnages tourmentés qu'il affectionne. Comme souvent à l'époque, le titre français tombe à côté de la plaque car il n'est pas ici question d'un "duel dans la forêt" sauf à voir les combats de cette brigade de pompier comme un affrontement contre le feu. A moins que la traduction française ait souhaité évoquer la rivalité entre le capitaine Cliff Mason et le jeune Edward Miller qui le tient pour responsable de la mort de son père lors d'une opération dont il fut le seul survivant. Rongé par le doute et désireux de se racheter, Widmark est le principal intérêt de ce film dont la voix off qui le lance, aussi tonitruante que vieillotte, n'annonce qu'un produit à la gloire de ces pompiers qui luttent contre les incendies avec des moyens dérisoires qui aujourd'hui prêtent à sourire mais forcent le respect. Il se dit que Henry Hathaway aurait participé à la réalisation que signe seul le plus modeste Joseph Newman, artisan de série B (Abandoned, Les bannis de la sierra et surtout Les survivants de l'infini). De là sans doute la grande force des séquences d'incendie filmées avec ce réalisme quasi documentaire cher à la Fox. Si les actrices sont totalement sacrifiées (Constance Smith se borne à jouer la bonne ménagère), on notera la présence du vétéran Joe Sawyer et d'autres fidèles du studio, de Jeffrey Hunter à Richard Boone (amusant avec son raton-laveur !), qui tous les deux ont déjà partagé l'affiche avec Widmark, le premier dans Les hommes grenouilles, le second, dans Okinawa. Il y a même Charles Bronson, qu'on reconnait furtivement, davantage qu'un Richard Crenna difficile à identifier. Sans être un grand film, Duel dans la forêt délivre un divertissement spectaculaire que colore le charme inégalé des bobines des années 50. (vu le 22.08.2020) ⍖⍖
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