Antonio Molino Rojo, Jaime Jesús Balcázar, Robert Woods
Si le western européen des années 60 et 70 jouit d'un culte auprès des bisseux, force est pourtant d'admettre qu'une fois le sentier tracé par les ténors du genre (Les Leone, Corbucci, Valerii etc) quitté, nombre de bobines ne s'élèvent même pas au niveau des séries B américaines que la recette italienne est censée avoir ringardisées. Il suffit de jeter un oeil (lointain) sur 4 dollars de vengeance pour s'en convaincre. Alors qu'elle a été tournée durant l'âge d'or du western spaghetti, cette production hispano-italienne ne laisse pas un souvenir impérissable dans la mémoire. On reconnait pourtant dans son scénario le roman d'Alexandre Dumas, Le Comte de Monte Cristo, ce qui contribue à en faire une oeuvre curieuse. Bruno Corbucci et les frères Grimaldi se sont chargés de transposer avec plus ou moins de bonheur la trame du bouquin dans ce cadre westernien.
Aux commandes, on retrouve d'autres frangins, les Balcázar, Alfredo à la production et Jaime Jésus derrière la caméra. 4 dollars de vengeance est le troisième et dernier western commis par celui auquel le polar réussira (un peu) mieux comme l'illustrera deux ans plus tard La nuit du massacre avec Tomas Milian et Anita Ekberg. Le western ne lui inspire qu'une mise en scène terne qui manque sérieusement de rigueur et de personnalité. Handicapé par un score à côté de la plaque ou pompé sur Morricone, Cuatro Dolares de Venganza n'est réellement sauvé que par ses comédiens. Robert Woods (mélange de George Hilton et de Guiliano Gemma), Angelo Infanti et Atonio Molino Rojo animent avec conviction cette histoire, contrairement à Ghia Arlen, trop âgée pour le rôle et qui ne semble absolument pas concernée par le drame que vit Roy Dexter, l'un de ses deux amoureux. A l'arrivée, il s'agit d'un western des plus quelconques souffrant d'un budget anémique mais dont le bon sujet et un casting plutôt solide laissaient espérer mieux que ce produit incolore. (vu le 11.08.2020)
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