15 septembre 2020

Thrombus | Mental Turmoil (1993)




Thrombus compose, comme beaucoup d’autres, la cohorte de groupes à n’avoir jamais dépassé le stade du premier album voire même de la démo orpheline. Quand leurs géniteurs connaissent une carrière mémorable, il arrive que ces enregistrements deviennent sinon cultes du moins révérés par les aficionados. Une trajectoire à laquelle les membres de Thrombus n’ont pu prétendre, à l’exception, relative, de Mike Brown qu’on croisera un temps chez Aldebaran et du guitariste Isamu Sato, son comparse au sein de H.C. Minds et Shadow Of The Torturer. Ceci expliquant pourquoi "Mental Turmoil", seule trace discographique de ce groupe américain, a sombré dans l’oubli après que sa petite centaine d’exemplaires aient été écoulés.

Avant de rééditer également "To Make Rotten", l’unique démo de Sepsis, projet dans lequel on retrouve Mike Brown entre 1988 et 1991, le label colombien La Caverna Records a décidé d’offrir une seconde vie à "Mental Turmoil" en CD. S’il serait exagéré de le présenter comme une pépite méconnue que nous aurions donc la chance de (re)découvrir, cet opus nous replonge toutefois dans une époque lointaine où le death essaimait partout, macérant au fond des caves. Exsudant l’underground par tous les pores, cette rondelle rouvre les plaies de ce metal de la mort rapide et grumeleux tout ensemble.

En à peine plus de vingt minutes au compteur, le groupe pose sa modeste pierre à l’édifice avec une incontestable efficacité à défaut d’originalité. Le chant de Brown se veut dans la tradition sanglante et baveuse du genre, la prise de son rudimentaire commande une ambiance de caveaux  méphitiques et le tout file à la vitesse d’un cheval au galop. De parcimonieux jets mélodiques et fissures plombées (‘Fetid Mass’, assurément le meilleur titre du lot) éclairent timidement un menu qui creuse le sillon cadavérique des Obituary et consorts. Trapues et lacérés par des griffures de guitares, ces saillies vont à l’essentiel, ouvrant les vannes d’une semence morbide (‘Embolic Infarction’).

Davantage qu’un trésor oublié de tous, "Mental Turmoil" est le vestige d’une époque révolue, témoin de l’effervescence qui régnait alors au sein du death metal, chapelle où tout était encore à faire. (29.05.2020 | LHN) ⍖⍖


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire