24 septembre 2020

CinéZone | Henry Hathaway - Les marins de l'Orgueilleux (1949)






Après une année 1948 (bien) remplie de trois films (Nevada, la ville abandonnée, La femme aux cigarettes et La dernière rafale), Richard Widmark ne se trouve en 1949 que deux fois à l'affiche, dans La furie des tropiques et quelques mois plus tôt, dans Les marins de l'Orgueilleux, où il retrouve Henry Hathaway qui l'avait fait débuter deux ans auparavant dans Le carrefour de la mort. La sarabande des pantins (1952) et surtout Le jardin du diable (1954) les réuniront à nouveau. Bien que mineur et un brin désuet aujourd'hui, ce film d'aventure n'en offre pas moins un beau spectacle maritime et émouvant. Les premières scènes, bavardes, pour ne pas dire ennuyeuses, font pourtant craindre le pire. Mais une fois les pieds sur le navire et un Richard Widmark sympathique (ce qui ne lui était pas encore arrivé) à la barre, Down To The Sea In Ships gagne alors en intérêt et en émotions.  Sur fond de chasse à la baleine, il nous conte la formation d'un jeune garçon, petit-fils du capitaine (Lionel Barrymore, savoureux en vieux loup de mer), assurée par le second (Widmark), qui lui aussi apprend son métier de baleinier. A l'issue du voyage (initiatique), le gamin sera devenu un homme et Dan Lunceford, le digne successeur du grincheux mais attachant Bering Joy.




Si Hathaway parvient à susciter l'émotion par le simple regard de l'enfant (remarquable Dean Stockwell !) dont on lit dans les yeux l'admiration retrouvée pour son grand-père, l'action reste cependant son domaine de prédilection. Ainsi, c'est avant tout lors des séquences de chasse à la baleine et plus encore celle de l'iceberg que sa maîtrise technique et sa mise en scène accrocheuse peuvent le mieux s'exprimer durant ces deux heures à la fois intimistes et spectaculaires. Les marins de l'Orgueilleux est un récit sur la transmission, opposant deux modes d'apprentissage en réalité complémentaires, le terrain contre la théorie, l'instinct contre la science, l'expérience contre les livres etc... Il est aussi un récit sur l'amour paternel, le gamin retrouvant dans le second la figure du père qu'il a perdu et que son grand-père ne peut malheureusement tout à fait incarner... Ajoutons à cela de solides seconds rôles tenus par Gene Lockhart, Cecil Kellaway et surtout John McIntire et Jay C. Flippen, qui seront à l'affiche de tant de grands films des années 50 (d'Anthony Mann notamment) et vous aurez compris que nous tenons là une oeuvre à redécouvrir.  (vu le 27.07.2020) ⍖⍖⍖

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