Alain Delon, Georges Lautner, Henri Guybet, Michael Lonsdale, Michel Constantin, Mireille Darc, Polar, Robert Dalban, Venantino Venantini
Après une première partie de carrière aussi culte que remarquable qui l'a vu imposer un style et un ton qui n'appartiennent qu'à lui, illustrant qu'il était aussi à l'aise dans la comédie policière déjantée (Les tontons flingueurs), le polar (Le pacha) ou le film noir (Le septième juré), Georges Lautner entame avec les années 70 une période plus inégale qui conduira aux ravages de la décennie suivante quand bien même le succès commercial sera encore au rendez-vous en faisant de lui le simple yes-man de Belmondo (Le professionnel, Joyeuses Pâques...). Aux côtés des médiocres Pas de problème ou Ils sont fous ces sorciers, se glissent ainsi deux excellents Delon (Les seins de glace, Mort d'un pourri), quelques messieurs trop tranquilles et trois films qu'animent Michel Constantin et Mireille Darc : Laisse lasser c'est une valse (dont le héros est Jean Yanne), Il était une fois un flic puis La valise, le moins abouti du lot. Moins brillants que nombre de leurs devanciers des années 60, ces longs métrages se révèlent aussi plus sages sinon conventionnels. Faut-il l'attribuer au fait que Michel Audiard ne les scénarise plus ? Après Pascal Jardin et Bertrand Blier, Lautner s'associe à l'occasion de Il était une fois un flic avec Francis Veber dont l'humour se veut moins délirant mais pas moins efficace que celui d'Audiard.
Il s'agit d'une comédie policière qui, par moment, n'est pas sans rappeler Ne nous fâchons pas (la façon dont la musique de Eddie Vartan surgit, les deux tueurs un peu décalés), en moins cartoonesque toutefois. L'humour noir cher au réalisateur n'en est pas pour autant absent. Si l'aspect policier confirme que Lautner peut quand il le veut se hisser au niveau des maîtres Américains (la scène du meurtre de Marianna Halifax rythmée par la chanteuse Jackson Brown, tient du grand art), c'est bien entendu la comédie qui l'intéresse le plus. Le ressort comique repose essentiellement sur le personnage de Constantin, flic vieux garçon, plein de petites manies, radin de surcroît, et qui doit composer avec une femme et un petit garçon de neuf ans turbulent. C'est toujours cocasse, parfois tendre et quel plaisir de retrouver Constantin en héros, comédien trop souvent cantonné aux rôles de brutes ou de seconds couteaux. Plus effacée que de coutume, Mireille Darc distille un charme craquant tandis que le jeune Hervé Hillien impressionne par son naturel. Les seconds rôles irrésistibles ne maquant pas non plus entre Michael Lonsdale en commissaire débonnaire, Robert Castel en pied-noir envahissant et les fidèles Venantino Venantini, Robert Dalban, Henri Guybet et même Alain Delon qui frappe à la porte ! A l'instar des meilleurs Lautner, Il était une fois flic est un film dont on ne se lasse décidément pas. (vu le 22.07.2020). ⍖⍖⍖
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire