André De Toth, John Russell, Linda Darnell, Richard Widmark, Veronica Lake
Lancé par son rôle dément de tueur dans Le carrefour de la mort (1947) d'Henry Hathaway, Richard Widmark aurait pu demeurer prisonnier de ce type de personnages. Pourtant, très vite, il saura s'en éloigner. Certes méchant du casting de Nevada, la ville abandonnée (1948) de William Wellman et de La femme aux cigarettes (1948) de Jean Negulesco, il peut compter sur la Fox pour lui faire jouer aussi bien des militaires, des pompiers que des pilotes d'avion, comme dans La Furie des tropiques. Celui-ci est une oeuvre mineure, statut qu'il doit davantage à André de Toth, qu'on sent peu concerné par un sujet auquel il n'imprime à aucun moment sa patte, qu'à un scénario plus dense qu'il n'y parait de prime abord et auquel A.I. Bezzerides (La furie du désir, En quatrième vitesse) aurait collaboré sans être crédité au générique.
Basé sur un long flash-back, le film puise dans une matière touffu où se mêle sur fond d'ouragan, intrigues amoureuses, trafic de drogue et rédemption d'un homme méprisable et égoïste qui finira par se racheter aux yeux de lui-même et des autres. D'excellentes séquences aériennes et une affiche intéressante qui voit Linda Darnell malheureusement éclipser Veronica Lake (alors épouse du réalisateur) dont l'aura mystérieuse semble déjà fanée, assurent un spectacle qui se tète avec plaisir. Widmark est bon comme à l'accoutumée et on relèvera également la présence à ses côtés de John Russell, second couteau oublié que l'on croisera bien plus tard chez Clint Eastwood (notamment dans Pale Rider). A l'arrivée, La furie des tropiques est un agréable film d'aventures où passion et suspense s'enlacent mais qui ne s'élève jamais au-dessus d'un divertissement classique alors qu'on devine une ambition plus grande dans son scénario plutôt malin. (vu le 17.07.2020) ⍖⍖
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