Malgré sa relative mollesse, Blocus reste une oeuvre importante car c'est le premier - et l'un des rares - film réalisé par Hollywood sur la guerre civile espagnole, tourné du reste en plein pendant le conflit. Et s'il ne possède pas la force de Pour qui sonne le glas, notamment en raison de la faiblesse du couple constitué par le jeune Henry Fonda et Madeleine Carroll, il a pour lui son courage et une sincérité incontestable. Ainsi, le metteur en scène William Dieterle, l'un des nombreux cinéastes allemands à avoir fui le nazisme, ne cache pas ici ses opinions lesquelles, lui vaudront dix ans plus tard d'avoir maille à partir avec le maccarthysme, le producteur Walter Wanger sera à l'origine de nombreuses bandes antinazies (le Correspondant 17 d'Hitchcock, pour ne citer qu'un exemple) cependant que Fonda est un démocrate convaincu.
Son discours final est appel évident à la solidarité mondiale envers les républicains qui se battent alors pour sauver la démocratie. Blocus est donc, à l'image du conflit dont il parle au niveau des relations internationales, une répétition de ce qui va suivre à compter de 1939, le cinéma américain se lançant alors dans une entreprise de propagande pour lutter contre Hitler. Reste que le film est décevant car sans grandes péripéties et assez vague quant à la description de cette guerre (la misère et la famine sont toutefois bien éclairées) et qu'il doit surtout sa renommée à sa valeur historique. ⍖⍖
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire