Ben Johnson, Bill McKinney, Charles Bronson, Charles Durning, Ed Lauter, Jill Ireland, Richard Crenna, Robert Tessier, Tom Gries
Les (rares) westerns hivernaux ne sont jamais mauvais. S'il ne peut soutenir la comparaison avec La chevauchée des bannis (1959) de André de Toth, l'incontestable modèle du genre, Le solitaire de Fort Humboldt reste un bon western. Il n'en est pas moins très curieux. Curieux déjà de part son sujet qui porte la patte de Alistair MacLean reconnaissable entre mille avec son agent secret infiltré dans un train sous la peau d'un (faux) prisonnier. Dévidant une intrigue qui n'est également pas sans rappeler l'oeuvre d'Agatha Christie (Le crime de l'Orient Express notamment), le film se rapproche au final davantage du polar que du western pur et dur. Curieux, il l'est donc aussi pour son cadre neigeux et rocailleux à l'image de son style sec et abrupt. Curieux, Le solitaire de Fort Humboldt (titre français encore une fois un peu à côté de la plaque) l'est enfin par l'impression mitigée qu'il laisse en définitive.
En effet, en dépit de son très solide casting où, autour d'un Bronson tel qu'en lui-même, sont convoquées de sacrées gueules, de Richard Crenna à Ben Johnson, de Charles Durning à Ed Lauter sans oublier Bill McKinney ou Robert Tessier, en dépit de la belle musique de Jerry Goldsmith et de la photographie de Lucien Ballard, le film ne parvient pas à s'imposer comme un grand western. La faute sans doute à la mise en scène efficace mais impersonnelle de Tom Gries, dont on préfère Will Penny ou Les 100 fusils, et à un rôle féminin inexistant dont on se dit qu'il a été écrit uniquement pour caser Jill Ireland, la femme de Bronson. L'ensemble se suit de fait sans ennui mais ne peut se hisser au-dessus du western de série, vestige attachant d'un genre moribond qui tente de survivre entre la violence crépusculaire de Sam Peckinpah ou la démythification d'un Arthur Penn. (vu le 05.07.2020)
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