29 août 2020

Queenmaker | Under The Kiss (2020)




S’ils sont nombreux ceux qui se pinceront le nez en écoutant ce "Under The Kiss" d’un autre âge, 45 tours et premier souffle de vie de Queenmaker, les amoureux de mélodies élégantes et musclées mais pas trop, auxquels elle est de toute façon clairement destinée, goûteront quant à eux non sans plaisir cette rondelle taillée dans le hard US permanenté des années 80 et en particulier dans celui des metal queens.

Lita Ford, Robin Beck ou Vixen sont ainsi convoquées par le duo que composent Rob Nasty (Loud & Nasty) et la chanteuse finlandaise Jennie Väänänen désireux de faire revivre ces pionnières dont les courbes gainées de cuir ornaient jadis nos chambres d’ados avec ces posters détachés des magazines Metal Hammer et autre Hard Rock Mag. Claviers baignant dans le sirop, atours scintillants, refrains qui tombent quand il le faut repris par des choeurs fédérateurs, l’impression de faire un bond dans le temps et se retrouver nos années pré-pubères est prégnant. C’est daté mais bien fait. Et il paraît bien difficile, pour qui n’est pas insensible à ce metal à la peau lisse, de ne pas succomber aux charmes de ces deux chansons aussi prometteuses que calibrées.




Il y a trente-cinq ans, ‘Under The Kiss’ et ‘Hold On To Love’ auraient fait un carton sur les ondes américaines. Aujourd’hui il est peu probable que cela soit le cas. Les temps ont changé, le ciel s’est noirci et l’insouciance des eighties a été depuis longtemps enterrée sous les coups de boutoir d’une époque de plus en plus troublée. Mais qu’importe, il ne faut pas bouder notre plaisir, mineur mais réel, face à cette doublette, enrobée d’un fuselage sonore rutilant qui se suce comme une sucrerie et que Jennie Väänänen nappe d’une tendre énergie. La brune se révèle parfaite pour déclamer ce hard rock racé dont les mélodies s’accrochent à la mémoire comme une moule à un rocher. A une première face diablement accrocheuse succède une face B dont la sophistication renoue avec les power-ballad d’autrefois, façon pour le tandem d’arborer les deux visages de ce metal éternel, tour à tour énergique et délicat.

S’il s'accompagne nécessairement 'un goût de trop peu, ce EP laisse pointer de son corset de belles qualités, tant dans l’écriture classique mais imparable d’un musicien aussi chevronné que sincère, que dans l’interprétation ad hoc d’une chanteuse au timbre séduisant dont le mimétisme avec ses glorieuses aînées est des plus troublants… (05.06.2020) ⍖⍖


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