Carol Reed, Margaret Lockwood, Rex Harrison
Train de nuit pour Munich fait partie de ces films qui, à partir de la fin des années 30, conjuguent suspense haletant et (timide) propagande antinazie. L'oeuvre de Carol reed évoque bien entendu le spectre d'Une femme disparaît : même producteur (Edward Black), même actrice (Margaret Lockwood), mêmes scénaristes (les inséparables Sidney Gilliat et Franck Launder), le même délicieux duo formé par Basil Radford et Nauton Wayne, sans oublier une histoire qui se nourrit d'ingrédients identiques tandis que les scènes dans le train tendent un lien évident avec le film d'Alfred Hitchock. Pour autant, on ne saurait réduire ce métrage à une pale copie de son évident modèle.
Ainsi, s'il n'est sans doute pas très crédible cependant que les membres de la Gestapo (dont Paul Henreid, qui apparaît au générique sous son vrai nom : von Henreid) sont très loin d'être de sombres psychopathes, Train de nuit pour Munich déroule un récit parfaitement construit et rehaussé de l'interprétation savoureuse du grand Rex Harrison. Le dénouement à bord d'un téléphérique est mien mené et un humour savoureux est constamment de mise. Citons notamment la caricature de ces fonctionnaires nazis qui font plus rire que peur et les dialogues du tandem Radford/Wayne qui s'inquiète de la possibilité de l'annulation des matchs de cricket dès l'annonce de l'entrée en guerre de l'Angleterre contre l'Allemagne et qui décident de finalement aider les héros après avoir été insultés par un membre de la Gestapo ! Certes moins brillant qu'Une femme disparaît, lequel possède nettement plus de force, la bobine de Carol Reed s'impose donc comme un très bon film du genre bien qu'il soit un peu oublié aujourd'hui. A (re)découvrir d'urgence ! ⍖⍖
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