27 juillet 2020

CinéZone | Lew Lenders - L'aigle rouge de Bagdad (1951)




L'aigle rouge de Bagdad est un échantillon en mode mineur de ces films d'aventures orientalisant comme Hollywood en usinait dans les années 40 et 50. Dans ces productions de série B, la Universal tirait son épingle du jeu grâce à une solide équipe technique et des acteurs bourrés de charme. Autant de qualités dont cette inodore bobine produite par la Colombia est dépourvue. Auteur de quelques petits films sympathiques tels que Le Corbeau (1935) ou Le masque de Dijon (1946) qui laissent à penser que l'angoisse lui sied davantage que l'action, Lew Lenders ne fait pas preuve d'une grande vigueur dans sa mise en scène. Côté comédiens, Lucille Ball n'est guère convaincante en fille de calife avec sa chevelure de feu tandis que John Agar, dans la peau de ce Zorro du désert, échoue à se hisser au niveau d'un Tony Curtis ou d'un Cornel Wilde. A l'exception de seconds rôles dans des grands westerns (Le massacre de fort Apache, Une corde pour te pendre), seules les bandes SF de Jack Arnold (Tarantula, La revanche de la créature), dont la bonne tenue ne lui doit rien, brillent au sein de sa filmographie.




Heureusement, George Tobias et sa bonhommie massive, Raymond Burr en incontournable vizir perfide et dans une moindre mesure Patricia Medina, pimentent cette distribution. S'ils prêtent aujourd'hui à sourire, les rares effets spéciaux avec le tapis volant, confère au film un cachet sciencefictionesque aussi maladroit qu'amusant. Pour autant, tourné dans les décors ayant déjà servi à Aladin et la lampe merveilleuse, L'aigle rouge de Bagdad illustre, à sa modeste mesure, le pouvoir d'évocation de Hollywood grâce auquel, pour tous les cinéphiles de cette époque, les Milles et une nuit auront toujours la texture du carton pâte et les couleurs de matte paintings chatoyants...  (vu le 03.06.2020) ⍖⍖

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire