Crapoteux
et fauché, The Abnormal Female fait partie de ces modestes bobines qui
alimentaient les cinémas les plus sordides des Etats-Unis. Ces spectacles de
nudité, hachurés de noir et blanc, n'allaient cependant pas tarder à être
balayés par le porno qui, grâce à la
couleur et des vraies scènes de sexe, recouvrira ces grindhouse movies d'un
voile de ringardise. Le scénario est anémique (un psy pousse ses patientes à
lui déballer leurs expériences sexuelles les plus inavouables), prétexte à une
succession de saynètes quasi muettes que saupoudrent une musique jazzy et
quelques dialogues rajoutés en post-production.
George Rodgers, dont il s'agit, apparemment, de la seule contribution au septième art (?), montre ce qui est alors permis de filmer, entre une femme dominatrice qui humilie son amant, ce qui donne lieu à la séquence la plus réussie (tout est relatif), une jeune nympho qui se fait prendre dans une voiture ou un couple qui s'adonne au saphisme. Le manque de moyen additionné au quasi anonymat du casting enveloppe ce film d'une croûte sale, qui lui confère cette empreinte underground aussi unique que glauque. Mais il ne faut pas trop attendre de cette pellicule languissante qui place le spectateur en position de voyeur. (vu le 18.05.2020) ⍖
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