19 juillet 2020

Father Befouled | Anointed In Darkness - Live In Europe (2020)




Aux côtés de Encoffination, Occulsed ou bien Infestment, Father Befouled compte parmi les multiples projets que besogne Justin Stubbs, chanteur et guitariste américain qui a le death metal chevillé au corps, un metal de la mort dont le pus grumeleux qu'il suinte ne l'exonère pas d'une brutalité aiguisée. Longtemps flanqué de Wayne Sarantopoulos derrière les fûts, autre stakhanoviste à la discographie épaisse comme le bottin, Justin est actuellement entouré de deux membres d'Abyssion, le guitariste Derrick Goudling  et le bassiste Rhys Spencer, rejoint depuis peu par le batteur Amos Rifkin. Ensemble, ils ont écumé  pour la première fois les petites salles du vieux continent, périple dont ils ont ramené comme témoignage ce live capturé à Hambourg le 30 avril 2019, édité conjointement en tape, digital et CD.

C'est cette version, que publie Krucyator Productions, qui nous intéresse. Remarque liminaire, le son se révèle étonnamment clair, loin du brouet redouté tout en restituant bien l'essence de ce death metal à la fois caverneux et déchaîné. "Anointed In Darkness" enfile huit pistes en moins de quarante minutes putrides, cérémonie barbare qui voit Father Befouled régurgiter cette férocité qui n'interdit ni de timides mélodies ('Ungodly Rest') et encore moins de profondes excavations dans les entrailles infernales. De 'Sacrilegous Defilement' à 'Testament Of Unholy Essence', la violence la plus échevelée est ainsi brisée par de pesantes crevasses au fond desquelles bouillonne un jus funèbre et malsain, témoin ce 'Idol Defamation' qui fait trembler les murs d'une cave enfouie dans les profondeurs les plus abyssales.




Régurgitant un souffle impie, le groupe convoque les forces les plus obscures pour un rituel barbare et  méphitique tout ensemble, faisant la part belle à sa deuxième hostie, "Morbid Destitution Of Covenant" ainsi qu'à "Desolate Gods", la petite dernière. Idéale porte d'entrée dans l'univers pestilentiel de Father Befouled, ce live nous donne du coup envie de nous replonger dans  ses quatre albums (sans compter des splits et autres EPs par palettes entières), taillés dans les boyaux blasphématoires du death metal comme on l'affectionne, rude et spéléologique. (15.04.2020 | LHN) ⍖⍖


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