25 juin 2020

Alain Delon | Pour la peau d'un flic (1981)




Comme il est le plus grand acteur français et parce qu’on n'est jamais mieux servi que par soit même, Alain Delon décide au début des années 80 de passer derrière la caméra, évolution logique pour celui qui est déjà depuis longtemps producteur de ses propres films. Maigre, sa contribution à la mise en scène se limitera à deux essais, Pour la peau d’un flic (1981) puis Le battant (1983). Etait-ce une si bonne idée qu’il tâte ainsi de la réalisation ? Si, commercialement, le compte y sera, surtout pour le premier des deux, l’expérience ne fera finalement que freiner l’érosion du succès du comédien alors en perte de vitesse. Après les échecs successifs de Attention, les enfants regardent (1978), film au demeurant aussi intéressant que curieux et plus encore de Airport 80 Concorde (1979), Le toubib (1979) et Téhéran 43, nid d’espions (1980), il décide de privilégier la veine du polar qui lui a toujours réussi. Trois hommes à abattre marquera ce retour au genre riche en douilles, confirmé par Pour la peau d’un flic. 


Mais Delon, metteur en scène n’est pas Melville (son maître) ni même Jacques Deray et sa première tentative des deux côtés de la caméra ne rate que de peu le ridicule. Seul patron à bord, il se contente de faire son Delon face à une Anne Parillaud qui joue comme une tanche et dans la bouche de laquelle toutes les répliques sonnent faux ! Une distribution en béton armé qui rassemble Daniel Ceccaldi, Michel Auclair, Jean-Pierre Darras, Gérard Hérold et même Brigitte Lahaie (pas plus mauvaise que Parillaud), une poursuite en voiture sur le périphérique qu’elles empruntent en sens inverse et les clins d’œil à Bébel et à Mireille Darc retiennent l’attention mais ne peuvent éviter au film sa pale banalité. Lui aussi scénarisé par Christopher Frank et réunissant encore un casting efficace, Le battant sera fait du même bois. Bref, Delon rêvait peut-être de devenir le Eastwood français mais il ne fera que rejoindre tous ces acteurs dont l’expérience derrière la caméra sera vite avortée… (vu le 15.05.2020)

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