7 avril 2020

Raphaël Delpard | La nuit de la mort (1980)




Passé inaperçu en France lors de sa sortie dans les salles obscures en octobre 1980 mais jouissant d'un petit culte aux Etats-Unis, La nuit de la mort mérite finalement mieux que son statut de pur nanar, AOC que lui reconnait le site de référence Nanarland dans une excellente critique. Le film commis par Raphaël Delpard, auteur entre autres Des bidasses aux grandes manoeuvres (1981), sur lequel Luc Besson était assistant (!) et Clash (1984), thriller avec Catherine Alric et Bernard Fresson, dégage certes le bon fumet du nanar à la française avec ces zooms foireux, son usage envahissant d'une musique stridente censée annoncée un danger, ses portes qui grincent et un ridicule qui n'est pas toujours évité. Ce qui est le cas des scènes jouées (?) par l'inconnu Michel Flavius qui, dans le rôle du majordome inquiétant, fait passer Salvatore Baccaro pour un monstre de talent ! 



Si, parler de comédiens dans le cas de ce casting obscur, peut paraître exagéré, seules Betty Beckers et Charlotte de Turkheim qu'on est tout étonné de retrouver là (son nom sera d'ailleurs mis en avant sur l'exploitation vidéo en 1988 qui en profitera aussi pour rebaptiser le film devenant alors Les griffes de la mort !), pouvant être considérées comme tels, l'interprétation n'est pourtant guère plus mauvaise que dans un Jean Rollin. D'abord assistante sur des films pornos, Isabelle Goguey n'est pas sans charme(s) malgré un jeu un peu mécanique. Au service d'un scénario dont il est curieux qu'il nous dévoile au bout d'un quart d'heure le secret de ces petits vieux qui s'adonnent au cannibalisme lors de cérémonies sacrificielles qui leur  procure l'immortalité, mais néanmoins émaillé de quelques bons coups de théâtre (le petit copain de Martine qui se charge en fait de rabattre de jeunes infirmières, la mort de l'héroïne finalement tuée par un serial killer au moment où elle croit être sauvée), on trouve des effets gore au goût de plastique qui assurent à La nuit de la mort une place de choix parmi les rares incursions hexagonales dans ce genre grand-guignolesque. Maladroit sinon artisanal mais pas plus naze que les pelloches de Norbert Moutier ou qu'un Devil Story, le film possède cette ambiance morbide propre au cinéma d'épouvante français des années 70/80, laquelle suinte notamment de cette vieille bâtisse bourgeoise aux papiers-peints moisis. (vu le 05.04.2020)

De Raphaël Delpard avec Isabelle Goguey, Charlotte de Turckheim...




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