Jean-Pierre Desagnat | Les étrangers (1969)

Michel Constantin, qui tient le premier rôle d'un film et dans ses bras, Senta Berger, alors une des actrices les plus belles, c'est un euphémisme que d'affirmer que Les étrangers annonçait un programme alléchant ! Pascal Jardin au scénario et l'immense François de Roubaix pour une bande-son au goût de spaghettis ajoutaient encore de la valeur à ce film méconnu. Que le terne Jean-Pierre Desagnat, assistant d'André Hunebelle (qui l'a produit) et qui venait de mettre en boîte le néanmoins sympathique Vertiges pour un tueur (réunissant encore une séduisante affiche avec Marcel Bozzuffi,  Verna Lisi et déjà Constantin), soit aux manettes, n'était cependant pas pour nous rassurer totalement. A raison, malheureusement. Car le résultat n'est pas à la hauteur d'un bon casting et d'un sujet qui ne l'est pas moins (une partie à trois entre un braqueur de banque tombé entre les mains d'un couple lui-même traqué sous l'oeil d'un policier envahissant).

Incapable de tirer le potentiel d'un récit circonscrit au quatre murs d'une bicoque rudimentaire perdue au milieu d'une nature aride, on sent tout du long chez le réalisateur un manque de conviction. Force aussi est d'admettre que le couple formé par Michel Constantin et Senta Berger fonctionne mal, à l'image de toute la (maigre) distribution à dominante hispanique que complète le Sud-Africain Hans Meyer en shérif faussement débonnaire. Production franco-italo-germano-espagnol (!),  Les étrangers n'en distille pas moins une atmosphère curieuse que plante un décor caillouteux de western italien. Et puis, c'est de toute façon toujours un régal de pouvoir admirer les deux acteurs principaux, le Français et sa trogne de brute et son jeu décontracté, l'Autrichienne en épouse dont la beauté ne l'exonère pas d'un caractère tenace...  (vu le 03.04.2020)

De Jean-Pierre Desagnat avec Michel Constantin, Senta Berger, Hans Meyer...