2 avril 2020

Jean-François Davy | Ca va faire mal ! (1982)




C'était une époque où les films de Max Pécas ou d'Aldo Maccione cartonnaient en salles avant de repasser en boucle sur la 6, sorte de sexy comédies à la française dont les noms fleuris ("Tais-toi quand tu parles, Embraye bidasse ça fume, Par où t'es rentré ? On t'a pas vu sortir...) ont de quoi faire rêver Frank Dubosc et peut-être même Claude Lelouch. A l'instar du réalisateur de On n'est pas sorti de l'auberge, Jean-Francois Davy, après avoir oeuvré dans l'érotisme (Bananes mécaniques, Faites la queue comme tout le monde et surtout Exhibition), s'essaie au registre humoristique à l'aube des années 80 avec Ca va faire mal !, aventure qui restera sans lendemain. Il est permis de (presque) le regretter car, si le pire était à craindre, cette escapade dans la comédie nanardesque n'aboutit justement pas tout à fait au navet attendu. Les invariants propres à ce sous-genre franchouillard sont certes réunis comme des pinces à linge sur un fil, entre les gags pas très fins, du nichon et des comédiens grimaciers rompus à l'exercice (Henri Guybet, Hubert Deschamps, Pierre Doris et même Marie-Pierre Casey) mais Ca va faire mal ! lorgne heureusement davantage vers le cinéma de Pascal Thomas (Bernard Menez n'y est pas étranger) que vers celui d'un Philippe Clair ou d'un Michel Vocoret.



Solide technicien, capable de trousser un drame (L'attentat) comme un film fantastique (Le seuil du vide), Davy a le bon goût de ne jamais sombrer dans la vulgarité, signant un métrage idiot et néanmoins cocasse. Il faut voir Daniel Ceccaldi en contrôleur du Fisc incorruptible mais pas insensible au charme de Caroline Berg ou bien Menez en auteur de films porno, genre que Davy connait bien et qu'il s'amuse à moquer gentiment comme dans une version comique et légère de Exhibition. Bref, ce n'est pas plus nul que certains Lautner des années 70/80 (On aura tout vu, Ils sont fous ces sorciers, déjà avec Henri Guybet) et c'est surtout plus fendard que 99.9% de la production hexagonale d'aujourd'hui ! N'oublions pas enfin de mentionner la chanson du film qui résonne à tout bout de champ comme une ritournelle et que les acteurs chantent dans le générique de fin, illustrant la bonne humeur, l'insouciance et l'absence de prétention de ce cinéma qui n'a d'autre but que de se marrer. (vu le 01.04.2020)

De Jean-François Davy, avec Daniel Ceccaldi, Henri Guybet, Bernard Menez, Caroline Berg, Hubert Deschamps, Pierre Doris, Marie-Pierre Casey...

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