17 avril 2020

Corde Oblique | Volontà d'Arte (2007)




Tout d’abord, une présentation s’impose car si je vous dis Corde Oblique, forcément cela ne va pas vous dire grand chose. Riccardo Prencipe ? Pas davantage. Guitariste émotionnel, Riccardo, qui pratique aussi le luth, s’est d’abord fait connaître par le biais de la formation gothic Lupercalia avec laquelle il a publié deux offrandes (Soehrimnir en 2000 et Florigelium en 2004). Puis à partir de 2005, il fonde Corde Oblique. Volontà d’arte est la seconde œuvre de ce projet qui devrait ravir les fans de voix féminines éthérées, de musique folklorique et acoustique. Bien sûr, Prencipe ne noue que peu de liens avec le metal. Pourtant des connexions existent, comme le démontrent la participation de son groupe au Cernnunos Pagan Fest III (Paris) qui l’a d’ailleurs vu reprendre le « Flying » d’Anathema ou le fait d’avoir récemment partager l’affiche avec Moonspell. Artiste hétéroclite et ouvert, il n’hésite pas également à proposer une relecture étonnante et réussie du « Kaiowas » écrit par Sepultura qu’il dédie d’ailleurs à Andreas Kisser, sur le disque qui m’intéresse aujourd’hui. Corde Oblique est une terre d’accueil où se croisent un grand nombre de musiciens et artistes talentueux, classiques et traditionnels (violoniste, pianiste, percussionniste, chanteuse soprano…) qui aident le maître des lieux à dessiner son art, un art profondément romantique, généreux et baigné par le soleil de la Méditerranée.



Volontà d’Arte, traduction du mot allemand « kunstwollen » se présente comme une collection de chansons rafraîchissantes et poétiques qui sont autant d’invitations aux rêves et aux déambulations dans la nature. Agrémentée de quelques pauses instrumentales diaphanes, théâtre du jeu cristallin de Riccardo (les très beaux « Amphitheatrum puteolanum » , que rehaussent toutefois quelques chants féminins, « Before Utrecht », « Panneggio », « La pioggia sui tasti », emporté par un piano enlevé et « Piazza Armerina » , cette offrande est une ballade médiévale qui avance aux rythmes de lignes vocales tour à tour féminines et aériennes (« Cantastorie », « Kunstwollen »…) ou masculines («Atheistic Woman », « My Harbour »…) et des notes égrenées par cet ensemble d’instruments traditionnels. Autant le dire tout de suite, c’est beau à en pleurer. A l’écoute de Volontà d’arte, merveille de raffinement, on a l’impression d’être sur nuage, d’être bercé par les caresses du vent…  Je ne saurais trop conseiller à tous les amoureux de belle musique, aux fans de Blackmore’s Night et aux plus ouverts d’entre vous, de jeter (au moins) une oreille sur Corde Oblique et notamment sur cet album en tout point admirable. Un chef-d’œuvre tout simplement et le mot, souvent galvaudé car trop utilisé, est amplement mérité. (11.01.09) ⍖⍖⍖

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