Découvert par le grand public au début des années 90 grâce à ses collaborations avec Quentin Tarantino (Reservoir Dogs, Pulp Fiction) et Abel Ferrara (Bad Lieutenant) sans oublier La leçon de piano de Jane Campion, Harvey Keitel a alors pourtant déjà derrière lui une longue carrière que les succès pré-cités tendent à occulter. Durant près de vingt ans, il tourne ainsi un grand nombre de films très divers et souvent très intéressants. S'il figure bien sûr chez les premiers Scorsese (Mean Streats, Alice n'est plus ici, Taxi Driver), on le retrouve chez Paul Schrader (Blue Collar), Ridley Scott (Les duellistes), Eastwood (Vanessa) et même en robot dans le Saturn 3 de Stanley Donen. Attiré par les auteurs européens, il prête son talent à Tavernier (La mort en direct), Scola (La nuit de Varenne) ou à des réalisateurs plus confidentiels, tels que Roberto Faenza qui signe ce A couteau tiré aussi bizarre que curieux.
Son titre américain (Copkiller), auquel on préfère sa traduction française plus fidèle à sa nature cérébrale, ainsi que le score de Ennio Morricone, qui recycle par moment sa propre composition de Peur sur la ville, ne doivent pas vous tromper, ce film est moins un polar qu'un thriller psychologique. A l'image de son improbable casting où Keitel côtoie la française Nicole Garcia, la revenante Sylvia Sidney, l'Italien Leonard Mann et surtout le chanteur des Sex Pistols, John Lydon, l'oeuvre laisse une impression étrange, trop froide pour susciter totalement l'enthousiasme mais distillant un envoûtement trouble. Dans un rôle de flic corrompu qui, d'une certaine manière, annonce Bad Lieutenant, Keitel forme avec Lydon un duo malsain suintant une homosexualité sous-jacente. Une relation ambivalente, quasi masochiste s'installe entre les deux. Si Leo apparaît d'abord comme une victime, les rôles s'inversent ensuite, faisant du flic la marionnette du psychopathe manipulateur. Ce jeu pervers enfermé dans un (presque) huis-clos vicié ne peut que déboucher sur la mort... Film étrange, A couteau tiré ne laisse pas indifférent. (vu le 24.02.2020)
De Roberto Faenza avec Harvey Keitel, John Lydon, Leonard Mann, Sylvia Sidney, Nicole Garcia...
Son titre américain (Copkiller), auquel on préfère sa traduction française plus fidèle à sa nature cérébrale, ainsi que le score de Ennio Morricone, qui recycle par moment sa propre composition de Peur sur la ville, ne doivent pas vous tromper, ce film est moins un polar qu'un thriller psychologique. A l'image de son improbable casting où Keitel côtoie la française Nicole Garcia, la revenante Sylvia Sidney, l'Italien Leonard Mann et surtout le chanteur des Sex Pistols, John Lydon, l'oeuvre laisse une impression étrange, trop froide pour susciter totalement l'enthousiasme mais distillant un envoûtement trouble. Dans un rôle de flic corrompu qui, d'une certaine manière, annonce Bad Lieutenant, Keitel forme avec Lydon un duo malsain suintant une homosexualité sous-jacente. Une relation ambivalente, quasi masochiste s'installe entre les deux. Si Leo apparaît d'abord comme une victime, les rôles s'inversent ensuite, faisant du flic la marionnette du psychopathe manipulateur. Ce jeu pervers enfermé dans un (presque) huis-clos vicié ne peut que déboucher sur la mort... Film étrange, A couteau tiré ne laisse pas indifférent. (vu le 24.02.2020)
De Roberto Faenza avec Harvey Keitel, John Lydon, Leonard Mann, Sylvia Sidney, Nicole Garcia...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire