16 février 2020

Fons Rademakers | A cause des chats (1973)






Accusé de véhiculer un message réactionnaire et de se complaire dans le scabreux voire le vulgaire, A cause des chats fut vilipendé par la critique lors de sa sortie dans les salles obscures néerlandaises en 1973. Il s'agit pourtant d'un bon polar batave. Est-il toutefois représentatif du cinéma hollandais d'alors ? Adaptant une enquête de l'inspecteur van der Valk, flic imaginé par le romancier anglais de Nicolas Freeling et réunissant une affiche européenne à dominante britannique (Bryan Marshall, Edward Judd, des habitués du bis de la Perfide Albion) à laquelle se greffe Alexandra Stewart, Canadienne de sang mais française de coeur, le film possède un cachet finalement plus anglo-saxon que hollandais. Seuls son rapport au corps (la nudité tant masculine que féminine remplit l'écran) ainsi qu'une forme de réalisme un peu cru à l'image du viol collectif assez brutal et des répliques où des jeunes filles évoquent sans fard éjaculation et masturbation, trahissent vraiment son origine géographique sans pour autant nouer une proximité avec le cinéma de Paul Verhoeven par exemple dont les premiers témoignages datent de la même époque. Son titre ne fait pas référence à nos chers amis à quatre pattes même s'ils sont nombreux à griffer la pellicule sans survivre jusqu'à la dernière bobine, mais au "gang" de demoiselles qui forme avec les garçons rassemblés sous le nom de Corbeaux, une espèce de société secrète de jeunes gens de bonne famille que dirige le patron d'un club se prenant pour un gourou. Dans ce thème, certains seraient tentés de deviner des références fascisantes alors que Because Of The Cats ne quitte en réalité jamais le baquet du pur cinéma d'exploitation. Et c'est très bien ainsi. Nous suivons donc l'enquête menée par un policer tenace que le viol d'une femme de la bourgeoisie d'Amsterdam conduit sur les traces de ces voyous bon teint manipulés par le Charles Manson d'une cité balnéaire de banlieue. Pimenté d'une pointe d'érotisme, le récit tient en haleine, offrant un spectacle très divertissant, empreint du charme inégalable des années 70. (vu le 11.02.2020) ⍖⍖⍖


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