Edwin L. Marin, Gene Lockhart
Les Américains se sont fait une spécialité des films de Noël qui, entre la dinde et les marrons, accompagnent leurs fêtes de fin d'année. Le classique des classiques de ce genre de productions reste bien entendu l'adaptation du Chant de Noël de Charles Dickens dont on ne compte plus les transpositions cinématographiques mais aussi théâtrales aussi bien que télévisuelles. Si on ne peut être qu'impressionné par la vitesse avec laquelle le Christmas Carol de Edwin L. Marin a été mis en boîte, tourné en octobre 1938 et déjà projeté sur les écrans en décembre (!), force est de reconnaître que le résultat, quoique plastiquement réussi et apprécié du public, déçoit quelque peu. Simple producteur, on aurait aimé que Joseph Mankiewicz en assure également la paternité mais il est vrai qu'il n'était alors pas encore passé à la mise en scène. Mais entre ses mains, il est permis de penser que cette adaptation aurait été plus inspirée sinon personnelle. De même et bien que Reginald Owen enfile de manière gourmande les habits de l'acariâtre et pingre Scrooge, grâce auquel il reste d'ailleurs célèbre, on imagine ce que Lionel Barrymore, initialement prévu, aurait fait de ce rôle taillé pour lui s'il s'en était emparé. Surtout, long d'à peine 60 minutes, le film ne se révèle pas toujours fidèle à l'oeuvre d'origine, ne respectant pas les heures où surgissent les trois fantômes cependant que l'histoire d'amour que Scrooge a vécue jadis se voit totalement gommée d'un scénario qui laisse en jachère la complexité du matériau imaginé par Dickens. Ne reste en définitive qu'un inoffensif et amusant conte de Noël qui ne verse heureusement pas trop dans la moraline. Quitte à en visionner une adaptation, mieux vaut revoir la version de 1951 avec Alastair Sim voire même celle de 1993 avec Michael Caine et les Muppets. (vu le 15.02.2020)
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