S'il serait exagéré de prétendre que Edge Of Paradise nous manquait - nonobstant le souvenir aussi vague que sympathique laissé par "Immortal Waltz", sa deuxième cuvée publiée en 2015- , c'est néanmoins avec un plaisir certain que nous nous penchons quatre ans plus tard sur ce "Universe" qui scelle l'alliance entre Frontiers Records et les Californiens.
Pourquoi une telle bienveillance pour un groupe somme toute anecdotique et un peu paresseux ? La raison se résume essentiellement à celle qui l'a fondé, la chanteuse Margarita Monet dont la voix à la fois puissante et câline se suce comme une sucrerie tandis que sa beauté ne peut laisser de marbre. Gageons que sans elle, la formation ne nous intéresserait guère, d'autant plus que son identité reste difficile à cerner tant elle paraît vouloir en changer d'un album à l'autre. Progressif sur "Mask" (2011), plus traditionnel sur "Immortal Waltz", son metal mélodique affiche cette fois-ci un visage encore différent, plus moderne, voire parfois electro ('Perfect Disaster'). Pour quel résultat ? Si la production mijotée par Mike Plotnikoff (Halestorm) que complète le mixage du maître Jacob Hansen (CyHra, Aborted...) le recouvre d'un fuselage clair et redoutable, écrin idéal d'un metal ancré dans son temps, "Universe" manque cependant de cohésion, hésitant entre une partition résolument contemporaine enkystée de verrues électro ('Hollow', 'Electrify') et des envolées mélodiques aux couleurs presque symphoniques (le final de 'Burn The Sun').
A l'arrivée, l'ensemble se révèle plaisant mais maladroit, laissant un goût bizarre dans la bouche à l'image de ce 'World', pause curieuse, presque malsaine, où la belle murmure à la manière d'une petite fille sur un fond orageux. Reste que c'est à nouveau la performance de Margarita qui accroche la mémoire, plus que ces compos dont seule une petite poignée retient réellement l'attention. Citons 'Fire', amorce accrocheuse qui multiplie les sensuels coups de reins. 'Face Of Fear', gainé de sombres bas et d'une voix parfois menaçante, mérite également d'être évoqué, de même que 'Alone' sur lequel plane l'ombre d'Evanescence cependant que 'Stars' trace un chemin agréable qui doit, encore une fois, beaucoup aux lignes vocales lascives de la maîtresse des lieux qu'épaulent néanmoins des musiciens affûtés. Au final, "Universe" aurait gagné à bâillonner ses velléités modernes qui, si elles lui confèrent sa personnalité, ôtent une partie du charme que Margarita Monet suffit à lui insuffler. Groupe à tout le moins sympathique, Edge Of Paradise se cherche encore. Espérons qu'il n'ait pas trouvé son style avec ce troisième album efficacement charpenté à défaut d'être abouti auquel on préfère son aîné "Immortal Waltz"... (30.11.2019 MW) ⍖⍖
Pourquoi une telle bienveillance pour un groupe somme toute anecdotique et un peu paresseux ? La raison se résume essentiellement à celle qui l'a fondé, la chanteuse Margarita Monet dont la voix à la fois puissante et câline se suce comme une sucrerie tandis que sa beauté ne peut laisser de marbre. Gageons que sans elle, la formation ne nous intéresserait guère, d'autant plus que son identité reste difficile à cerner tant elle paraît vouloir en changer d'un album à l'autre. Progressif sur "Mask" (2011), plus traditionnel sur "Immortal Waltz", son metal mélodique affiche cette fois-ci un visage encore différent, plus moderne, voire parfois electro ('Perfect Disaster'). Pour quel résultat ? Si la production mijotée par Mike Plotnikoff (Halestorm) que complète le mixage du maître Jacob Hansen (CyHra, Aborted...) le recouvre d'un fuselage clair et redoutable, écrin idéal d'un metal ancré dans son temps, "Universe" manque cependant de cohésion, hésitant entre une partition résolument contemporaine enkystée de verrues électro ('Hollow', 'Electrify') et des envolées mélodiques aux couleurs presque symphoniques (le final de 'Burn The Sun').
A l'arrivée, l'ensemble se révèle plaisant mais maladroit, laissant un goût bizarre dans la bouche à l'image de ce 'World', pause curieuse, presque malsaine, où la belle murmure à la manière d'une petite fille sur un fond orageux. Reste que c'est à nouveau la performance de Margarita qui accroche la mémoire, plus que ces compos dont seule une petite poignée retient réellement l'attention. Citons 'Fire', amorce accrocheuse qui multiplie les sensuels coups de reins. 'Face Of Fear', gainé de sombres bas et d'une voix parfois menaçante, mérite également d'être évoqué, de même que 'Alone' sur lequel plane l'ombre d'Evanescence cependant que 'Stars' trace un chemin agréable qui doit, encore une fois, beaucoup aux lignes vocales lascives de la maîtresse des lieux qu'épaulent néanmoins des musiciens affûtés. Au final, "Universe" aurait gagné à bâillonner ses velléités modernes qui, si elles lui confèrent sa personnalité, ôtent une partie du charme que Margarita Monet suffit à lui insuffler. Groupe à tout le moins sympathique, Edge Of Paradise se cherche encore. Espérons qu'il n'ait pas trouvé son style avec ce troisième album efficacement charpenté à défaut d'être abouti auquel on préfère son aîné "Immortal Waltz"... (30.11.2019 MW) ⍖⍖
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