15 avril 2019

KröniK | Ia-HA-Crax - Sci Vias Homini (2018)


Coincé entre "La foi en ces murs jusqu'aux rats" du maître des lieux, Choisir le Pire et "Onde | Echarde" de Äärvö, au sein d'une triple salve aussi précieuse que décapante, "Sci Vias Homini" appartient à ces hosties qui ne laissent pas indifférents, hantant la mémoire et creusant dans la peau des stigmates aux allures de cratères béants. Venu de Roumanie, Ia-HA-Crax y déverse un power electronics brutal et perturbant auquel s'accouplent death industrial et harsh noise qu'il martyrise comme une matière corrompue dont il expulse le stupre maladif.  Editée en cassette à seulement 35 exemplaires, par Le Tombeau des Muses donc, la bête se répand en neuf pistes aussi crapoteuses qu'obsédantes qui grouillent d'une noirceur nihiliste.
L'atmosphère est autoritaire et confine à la folie et ce, dès un 'Covet Your Neighbour As Yourself' d'un bruitisme lancinant. Ca décrasse sévère et de notre degré de folie dépendra son appréhension. Mais 'Grave Your Image Unto Me' va encore plus loin, repoussant les limites d'un power Electronics vicié. De cette longue rumination suinte un pus malsain qui colle aux doigts comme une semence morbide. Derrière le rempart strident macère néanmoins une espèce de beauté dégueulasse qui envoûte autant qu'elle dérange. 'I Have the Art To Kill' et 'Jobiality' confirment le potentiel de cette mystérieuse entité, en faisant souffler âpreté fielleuse et puissance hypnotique. La face A s'achève et l'impression de ne pas avoir tout compris s'impose mais ce n'est pas grave. 'Love The Lord' lance la seconde face, moins brutale peut-être quoique tout aussi expérimentale et oppressante, harsh noise au son étouffé dont les entrailles grondent sous les coups de boutoir de machines infernales. 'Make Yourself An Idol I The Form Of Everything' a quelque chose d'un vortex malfaisant d'où s'échappent les émanations ferrugineuses d'un Power Electronics immersif et industriel. 'Stultitiagra' poursuit cette exploration dans ce vagin bestial dont les ondes lancinantes qui se répètent à l'infini confine à une forme de transe mortifère sur fond d'humanité qui s'écroule. "Sci Vias Homini" s'éteint sur un 'Take My Name In Vein III' meurtri  et un 'Terrigen' tout aussi définitif dans sa radicalité hallucinée. Ia-HA-Crax a enfanté une créature dont on ne sort pas indemne de la pénétration, rude et évocatrice d'un monde souterrain mythologique. (02.03.2019) ⍖⍖⍖


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