8 décembre 2018

CinéZone | Mark Robson - Le champion (1949)




Le champion s'inscrit dans cette tradition américaine des années 40, où la boxe s'écrit à l'encre désespérée du film noir, aux côtés de Sang et or et Nous avons gagné ce soir. Après une belle série de seconds rôles dans des oeuvres marquantes (L'emprise du crime, La griffe du passé, L'homme aux abois et Chaînes conjugales), Kirk Douglas se retrouve cette fois-ci en haut de l'affiche, sous la direction de Mark Robson, pour qui aussi, cette production est importante car plus ambitieuse que les bandes horrifiques néanmoins réussies, qu'il a jusque là mis en scène (Bedlam, L'île des morts). Son expérience, réputée, de monteur (pour Tourneur ou Welles), commande une réalisation sèche et sans afféteries. L'ambiance des salles de boxe sordides, des rings nichés au fond de salles enfumées, est parfaitement retranscrite. Le film inaugure pour Douglas une série de personnages pétris par la rage, qui cherchent à s'élever socialement, quitte à écraser l'amour et l'amitié (Le gouffre aux chimères, Histoires de détective...), hommes ombrageux ni tout blancs ni tout noirs et perdants magnifique que l'on ne peut vraiment détester. Le monde de la boxe est dépeint de façon classique mais le portrait de ce révolté constamment à vif échappe aux conventions, notamment grâce au jeu puissant du comédien qu'épaulent les toujours impeccables Arthur Kennedy et Paul Stewart. De Ruth Roman à Lola Albright sans oublier Marilyn Maxwell, la distribution féminine est de qualité. Elles incarnent trois femmes qui, à leur manière, essayeront de comprendre cet homme qui ne peut finir que seul. A noter que, contrairement aux apparences, le film n'a rien à voir avec ses deux homonymes, signés King Vidor puis Franco Zeffirelli. (vu le 03/12/2018) ⍖⍖⍖



















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