Grec de sol, W.E.B. voit cependant couler dans ses veines un sang obscur, autant norvégien, pour ses froids apparats symphoniques, que polonais pour cette brutalité nourrie au pur death metal qui n'est pas sans évoquer le Behemoth le plus tranchant. Le groupe, dont il ne reste de la formation historique que le chanteur et guitariste Darkface, puise dans le Tartare, univers souterrain mythologique, le combustible d'une luxuriance ténébreuse servant à propulser son quatrième album. Ceux qui ne connaissent pas - ou peu - les Hellènes seront peut-être surpris par la froide sophistication de ce black metal dont les atours symphoniques trempent dans des aplats gothiques.
Mais ils seront certainement impressionnés par l'emphase peu commune d'une offrande qu'enrobe une prise de son surpuissante, laquelle offre à tous les instruments l'espace nécessaire pour s'exprimer et exploser, à l'image de cette batterie enveloppante. Les arrangements baroques et les chœurs grandioses se fondent dans un ensemble d'une infernale démesure. Epique et bourgeonnant, "Tartarus" se révèle de fait une œuvre extrêmement dense que guettent cependant l'indigestion et un trop-plein qui finit par déborder lors d'une seconde partie qui nous égare car surchargée. Témoin, le triptyque final baptisé 'Thanatos', certes d'une irréprochable qualité d'exécution mais que le chant profond de Sotiris Vayenas (Septic Flesh) ne peut empêcher de se noyer dans un mièvre sirop et dans le pompeux ('Epitaphios'). Audacieuse, cette conclusion possède l'allure tenace d'une bande originale d'où la noirceur est absente. Cette voix féminine qui surgit au milieu comme une vigie salvatrice, si elle participe de ces enluminures opératiques, confère une force tragique à une trilogie qui manque un peu d'âme même si, encore une fois, tout cela reste très bien fait. Pour autant, de nombreux morceaux de bravoure émaillent ce menu foisonnant. A commencer par l'amorce éponyme, que précède l'intro 'Where Everything Begun' (acronyme de W.E.B.) et qui, en à peine plus de cinq minutes, galope à travers un vaste champ de bataille, tour à tour mélodique ou ombrageux, piloté par des guitares percutantes et des claviers emphatiques. Ceux-ci font d'ailleurs plus que tapisser des compos aux traits d'une sombre froideur ('Dragona'), sans les exonérer d'une implacable fureur comme l'illustrent 'Cosmos In Flames' ou 'Morphine For Saints' qui matraquent sévère un art noir d'une violence démentielle, en dépit des flamboyantes éruptions guitaristiques qui les sabrent. Dans le sillage grandiloquent de Septic Flesh et Chaostar, W.E.B. accouche d'un opus robuste et neigeux, parfaitement maîtrisé, qui tente de repousser les limites, de franchir un palier supplémentaire vers une musique torrentielle dont l'ampleur cinématique se fond dans des ténèbres atmosphériques sans totalement toucher au but. Mais l'ambition est là et la réussite, au rendez-vous... 3/5 (03/12/2017)
Mais ils seront certainement impressionnés par l'emphase peu commune d'une offrande qu'enrobe une prise de son surpuissante, laquelle offre à tous les instruments l'espace nécessaire pour s'exprimer et exploser, à l'image de cette batterie enveloppante. Les arrangements baroques et les chœurs grandioses se fondent dans un ensemble d'une infernale démesure. Epique et bourgeonnant, "Tartarus" se révèle de fait une œuvre extrêmement dense que guettent cependant l'indigestion et un trop-plein qui finit par déborder lors d'une seconde partie qui nous égare car surchargée. Témoin, le triptyque final baptisé 'Thanatos', certes d'une irréprochable qualité d'exécution mais que le chant profond de Sotiris Vayenas (Septic Flesh) ne peut empêcher de se noyer dans un mièvre sirop et dans le pompeux ('Epitaphios'). Audacieuse, cette conclusion possède l'allure tenace d'une bande originale d'où la noirceur est absente. Cette voix féminine qui surgit au milieu comme une vigie salvatrice, si elle participe de ces enluminures opératiques, confère une force tragique à une trilogie qui manque un peu d'âme même si, encore une fois, tout cela reste très bien fait. Pour autant, de nombreux morceaux de bravoure émaillent ce menu foisonnant. A commencer par l'amorce éponyme, que précède l'intro 'Where Everything Begun' (acronyme de W.E.B.) et qui, en à peine plus de cinq minutes, galope à travers un vaste champ de bataille, tour à tour mélodique ou ombrageux, piloté par des guitares percutantes et des claviers emphatiques. Ceux-ci font d'ailleurs plus que tapisser des compos aux traits d'une sombre froideur ('Dragona'), sans les exonérer d'une implacable fureur comme l'illustrent 'Cosmos In Flames' ou 'Morphine For Saints' qui matraquent sévère un art noir d'une violence démentielle, en dépit des flamboyantes éruptions guitaristiques qui les sabrent. Dans le sillage grandiloquent de Septic Flesh et Chaostar, W.E.B. accouche d'un opus robuste et neigeux, parfaitement maîtrisé, qui tente de repousser les limites, de franchir un palier supplémentaire vers une musique torrentielle dont l'ampleur cinématique se fond dans des ténèbres atmosphériques sans totalement toucher au but. Mais l'ambition est là et la réussite, au rendez-vous... 3/5 (03/12/2017)
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