Seul dans son coin, à son rythme, Ixion continue de travailler son art. Au départ, arrimé à la chapelle doom, ce dernier glisse peu à peu en dehors de ses murs entre lesquels il a de toute façon été dès le début à l'étroit. La dimension cosmique qui la cimente dicte à cette musique une forme de plus en plus atmosphérique sinon éthérée, évolution qui trouve son aboutissement avec "Return". Du doom astral, parfois pas si éloigné que cela des travaux d'Esoteric en vigueur sur "To The Void", il ne reste plus que de pâles oripeaux que symbolisent de lointaines voix d'outre-tombe ('Hanging In The Sky').
Plus qu'un retour sur terre, cette troisième exploration voit les Bretons larguer ainsi franchement les amarres pour accoster le terrain qui leur était sans doute promis depuis toujours, progressif et électronique. Fruit d'une lente maturation, cette mue impose une partition limpide, presque liquide dans sa manière de s'écouler sans heurts ni tension. On touche là d'ailleurs du doigt la signature du trio qui n'a jamais besoin de souligner à gros traits des ambiances ouatées quasi irréelles voire immatérielles. Chez eux, tout est une question de sensations. Faussement plat, ce matériau est en réalité constellé de multiples touches, à l'image de 'Contact', envoûtante pulsation qui n'est pas sans évoquer Monolithe. Un titre tel que 'World Of Silence', tout en pastel, incarne à son tour parfaitement cette richesse souterraine que les écoutes répétées finissent par araser et mettre à jour. Guitares et claviers tissent une toile diaphane dont l'apparente fragilité cache ainsi une force d'évocation qui dessine un kaléidoscope d'images poétiques d'un romantisme en clair-obscur. De fait, "Return" irradie une beauté solaire et crépusculaire tout ensemble dont les lignes vocales évanescentes forment le pinceau trempé dans une palette de couleurs. Voyage plus terreux qu' "Enfant de la Nuit", "Return" s'aventure à travers des paysages délicats, n'hésitant pas à quitter les chemins d'un doom progressif pour emprunter une sente plus surprenante encore, tendant vers l'ambient, voire le celtique sur le terminal 'The Dive (Fade To Blue Part II)'. Ce faisant, Ixion confirme sa précieuse singularité, groupe à l'identité affirmée et pourtant mouvante, épris d'une liberté qui le guide vers l'inconnu. Mais loin d'être inquiétant, le monde dont ils poussent doucement les portes se révèle rassurant, mystérieux certes ('Out Of The Dark') mais ourlé d'une froideur lumineuse. Elévation céleste, "Return" témoigne à nouveau de cette finesse de touche qui n'appartient qu'à ses créateurs, dont le talent n'a d'égal que la modestie. Le prochain chapitre qu'ils écriront sera passionnant à découvrir. 3.5/5 (26/11/2017)
Plus qu'un retour sur terre, cette troisième exploration voit les Bretons larguer ainsi franchement les amarres pour accoster le terrain qui leur était sans doute promis depuis toujours, progressif et électronique. Fruit d'une lente maturation, cette mue impose une partition limpide, presque liquide dans sa manière de s'écouler sans heurts ni tension. On touche là d'ailleurs du doigt la signature du trio qui n'a jamais besoin de souligner à gros traits des ambiances ouatées quasi irréelles voire immatérielles. Chez eux, tout est une question de sensations. Faussement plat, ce matériau est en réalité constellé de multiples touches, à l'image de 'Contact', envoûtante pulsation qui n'est pas sans évoquer Monolithe. Un titre tel que 'World Of Silence', tout en pastel, incarne à son tour parfaitement cette richesse souterraine que les écoutes répétées finissent par araser et mettre à jour. Guitares et claviers tissent une toile diaphane dont l'apparente fragilité cache ainsi une force d'évocation qui dessine un kaléidoscope d'images poétiques d'un romantisme en clair-obscur. De fait, "Return" irradie une beauté solaire et crépusculaire tout ensemble dont les lignes vocales évanescentes forment le pinceau trempé dans une palette de couleurs. Voyage plus terreux qu' "Enfant de la Nuit", "Return" s'aventure à travers des paysages délicats, n'hésitant pas à quitter les chemins d'un doom progressif pour emprunter une sente plus surprenante encore, tendant vers l'ambient, voire le celtique sur le terminal 'The Dive (Fade To Blue Part II)'. Ce faisant, Ixion confirme sa précieuse singularité, groupe à l'identité affirmée et pourtant mouvante, épris d'une liberté qui le guide vers l'inconnu. Mais loin d'être inquiétant, le monde dont ils poussent doucement les portes se révèle rassurant, mystérieux certes ('Out Of The Dark') mais ourlé d'une froideur lumineuse. Elévation céleste, "Return" témoigne à nouveau de cette finesse de touche qui n'appartient qu'à ses créateurs, dont le talent n'a d'égal que la modestie. Le prochain chapitre qu'ils écriront sera passionnant à découvrir. 3.5/5 (26/11/2017)
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