Après avoir passé des années à forger un doom d'une grande pureté de traits avec Rote Mare, accouchant de véritables mètre étalon du genre (Serpents Of The Church...), le grand Phil Howlett, estimant peut-être avoir ronger jusqu'à la moelle cette matière pétrifiée et solennelle, semble désormais vouloir se concentrer sur Lucifer's Fall, mis en branle il y a trois ans, ce dont on ne lui tiendra pas rigueur. Et ce pour plusieurs raisons. D'une part parce qu'on croise chez ce faux frère jumeau de Rote Mare la même brochette de musiciens dont la mimi Jessica et sa basse rugueuse.
D'autre part parce que l'hostie éponyme sculptée en 2014 sous cette bannière d'un metal traditionnel dont la dimension épique n'a d'égale que la richesse en plomb, loin de nous faire regretter cette infidélité, a su au contraire quasiment la justifier, tant les Australiens ont paru renouer avec une envie renouvelée, mieux, décuplée. Enfin parce que Cursed & Damned en s'abîmant plus que son aîné dans des profondeurs telluriques, tend un pont monumental vers le doom séculaire de Rote Mare mais conserve néanmoins une personnalité qui lui est propre, plus heavy et mordante. Ainsi, des titres, rapides comme un cheval au galop tels que le terminal Sacrifice ou (Fuck You) We're Lucifer's Fall n'auraient pas vraiment pu se glisser entre les Serpents Of The Church et autre Children Of The Sabbath par exemple. De même, Howlett s'aventure par moment dans un registre aiguë (The Invocator / Cursed Be Thy...) loin de la gravité sentencieuse qui sert habituellement d'arc-boutant à cet édifice doloriste cependant qu'au fond des tranchées que creusent les guitares coule un torrent heavy et épique que ne renierait pas un Manilla Road ayant absorbé du Viagra par boîte de douze (Homunculus). Reste que cet opus, en misant de fait sur une lenteur franchement pachydermique, fait plus que s'enfoncer dans les arcanes pesantes d'un doom pur et dur. Quand bien même des accélérations les transpercent parfois de part en part (Cursed Priestness), des pulsations de l'acabit de The Necromancer, qui s'élève très haut par la grâce de ce chant puissamment émotionnel, The Mountains Of Madness ou bien encore Damnation, s'imposent comme de formidables gemmes noirs gravés en l'honneur de la déesse du saint riff. L'érection créatrice qui pointe fièrement vers un ciel chargé de nuages menaçants, le groupe accouche ainsi de quelques unes de ses plus compositions les plus fortes, tout répertoire confondu, irriguées par une sève brute et caillouteuse qui trace un sillon profond dans la mémoire. Ce faisant, Phil Howlett et sa bande témoignent à nouveau de cette dévotion pour un matériau extrêmement noble dans sa forme ancestrale, imperméable à toutes influence extérieure, si ce n'est bien entendu ce heavy metal dont le doom incarne de toute façon la mutation abyssale. Figé au sol par une faute qui ne peut être pardonné, Cursed & Damned est tout simplement un très grand disque, en tous points supérieur à son devancier. 4/5 (2017) | Facebook
D'autre part parce que l'hostie éponyme sculptée en 2014 sous cette bannière d'un metal traditionnel dont la dimension épique n'a d'égale que la richesse en plomb, loin de nous faire regretter cette infidélité, a su au contraire quasiment la justifier, tant les Australiens ont paru renouer avec une envie renouvelée, mieux, décuplée. Enfin parce que Cursed & Damned en s'abîmant plus que son aîné dans des profondeurs telluriques, tend un pont monumental vers le doom séculaire de Rote Mare mais conserve néanmoins une personnalité qui lui est propre, plus heavy et mordante. Ainsi, des titres, rapides comme un cheval au galop tels que le terminal Sacrifice ou (Fuck You) We're Lucifer's Fall n'auraient pas vraiment pu se glisser entre les Serpents Of The Church et autre Children Of The Sabbath par exemple. De même, Howlett s'aventure par moment dans un registre aiguë (The Invocator / Cursed Be Thy...) loin de la gravité sentencieuse qui sert habituellement d'arc-boutant à cet édifice doloriste cependant qu'au fond des tranchées que creusent les guitares coule un torrent heavy et épique que ne renierait pas un Manilla Road ayant absorbé du Viagra par boîte de douze (Homunculus). Reste que cet opus, en misant de fait sur une lenteur franchement pachydermique, fait plus que s'enfoncer dans les arcanes pesantes d'un doom pur et dur. Quand bien même des accélérations les transpercent parfois de part en part (Cursed Priestness), des pulsations de l'acabit de The Necromancer, qui s'élève très haut par la grâce de ce chant puissamment émotionnel, The Mountains Of Madness ou bien encore Damnation, s'imposent comme de formidables gemmes noirs gravés en l'honneur de la déesse du saint riff. L'érection créatrice qui pointe fièrement vers un ciel chargé de nuages menaçants, le groupe accouche ainsi de quelques unes de ses plus compositions les plus fortes, tout répertoire confondu, irriguées par une sève brute et caillouteuse qui trace un sillon profond dans la mémoire. Ce faisant, Phil Howlett et sa bande témoignent à nouveau de cette dévotion pour un matériau extrêmement noble dans sa forme ancestrale, imperméable à toutes influence extérieure, si ce n'est bien entendu ce heavy metal dont le doom incarne de toute façon la mutation abyssale. Figé au sol par une faute qui ne peut être pardonné, Cursed & Damned est tout simplement un très grand disque, en tous points supérieur à son devancier. 4/5 (2017) | Facebook
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