Mis en bouche il y a quelques mois par un appétissant split partagé avec Sodomizer, nombreux nous étions à attendre cette (enfin) seconde offrande de Hands Of Orlac, certainement une des plus excitantes formations en honneur à la déesse Doom qui aient vu la nuit ces dernières années. Ni plus ni moins. Qu'il soit Italien et hanté par un chant féminin n'est bien entendu pas étranger à ses louanges, le premier lui conférant cette aura occulte de série B souvent de mise chez les groupes de la péninsule, le second, ce charme délicat que seules les prêtresses possèdent.
Que le groupe ait depuis posé ses valises en Suède ne change rien à cette identité méditerranéenne. Biberonnés aux pellicules horrifiques des années 70, ce cinéma d'exploitation auquel le Doom et le Stoner ne cessent de faire référence (à raison), muse macabre et sexy, les Italiens font mieux que transformer l'essai avec ce Figli Del Crepusculo , tout du long orgasmique. Plus mature, le groupe a progressé à tous les niveaux, de la prise de son à l'écriture, tout en peaufinant son matériau. Ce faisant, il continue d'explorer les ténébreuses arcanes d'un proto Doom dont les racines progressives font parfois plus qu'affleurer à la surface. En résulte un opus brillant d'un éclat noir dont les émanations ont la capacité rare de vous hanter pendant longtemps, à l'image du bien nommé "A Ghost Story" dont la lenteur funéraire envoûte autant qu'elle engourdit, injectant dans les veines un entêtant venin. Si de part ses attributs, de cette voix féminine, à l'usage de la flûte forestière en passant par cet espèce d'occultisme boisé, il serait tentant de rapprocher Hands Of Orlac de Blood Ceremony, proximité que suggère notamment un titre tel que "Burning", les points communs s'arrêtent pourtant là car le premier baigne davantage que le second dans des effluves cryptiques tandis ses traits se révèlent moins accrocheurs, plus Evil et obscurs certainement, l'inspiration moins païenne. Cette deuxième offrande a quelque chose d'une ténébreuse procession à travers la sente mystérieuse d'une forêt avalée par une nuit éternelle. Sentencieux et plombé, le rythme ne s'emballe jamais vraiment, figé dans la terre, comme mortifié par une faute qui ne peut être pardonnée. Une chape nocturne s'abat sur ces longues plaintes qu'irriguent des guitares cendreuses dont les griffes sales raclent le couvercle de bois qui semble les emprisonner. Avec Figli Del Crepuscolo , véritable lettre d'amour au cinéma de genre italien et notamment au maître Mario Bava dont le film "Opération peur" (les connaisseurs apprécieront) lui inspire le titre "A Coin In The Heart", Hands Of Orlac confirme tout le bien qu'on pensait de lui, artisan sincère d'atmosphères teintées d'étrangeté. 3.5/5 (2014)
Que le groupe ait depuis posé ses valises en Suède ne change rien à cette identité méditerranéenne. Biberonnés aux pellicules horrifiques des années 70, ce cinéma d'exploitation auquel le Doom et le Stoner ne cessent de faire référence (à raison), muse macabre et sexy, les Italiens font mieux que transformer l'essai avec ce Figli Del Crepusculo , tout du long orgasmique. Plus mature, le groupe a progressé à tous les niveaux, de la prise de son à l'écriture, tout en peaufinant son matériau. Ce faisant, il continue d'explorer les ténébreuses arcanes d'un proto Doom dont les racines progressives font parfois plus qu'affleurer à la surface. En résulte un opus brillant d'un éclat noir dont les émanations ont la capacité rare de vous hanter pendant longtemps, à l'image du bien nommé "A Ghost Story" dont la lenteur funéraire envoûte autant qu'elle engourdit, injectant dans les veines un entêtant venin. Si de part ses attributs, de cette voix féminine, à l'usage de la flûte forestière en passant par cet espèce d'occultisme boisé, il serait tentant de rapprocher Hands Of Orlac de Blood Ceremony, proximité que suggère notamment un titre tel que "Burning", les points communs s'arrêtent pourtant là car le premier baigne davantage que le second dans des effluves cryptiques tandis ses traits se révèlent moins accrocheurs, plus Evil et obscurs certainement, l'inspiration moins païenne. Cette deuxième offrande a quelque chose d'une ténébreuse procession à travers la sente mystérieuse d'une forêt avalée par une nuit éternelle. Sentencieux et plombé, le rythme ne s'emballe jamais vraiment, figé dans la terre, comme mortifié par une faute qui ne peut être pardonnée. Une chape nocturne s'abat sur ces longues plaintes qu'irriguent des guitares cendreuses dont les griffes sales raclent le couvercle de bois qui semble les emprisonner. Avec Figli Del Crepuscolo , véritable lettre d'amour au cinéma de genre italien et notamment au maître Mario Bava dont le film "Opération peur" (les connaisseurs apprécieront) lui inspire le titre "A Coin In The Heart", Hands Of Orlac confirme tout le bien qu'on pensait de lui, artisan sincère d'atmosphères teintées d'étrangeté. 3.5/5 (2014)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire