8 novembre 2016

KröniK | Murg - Varg & Bjorn (2015)


On ne sait quasiment rien sur Murg si ce n'est qu'il s'agit d'un duo suédois que le séminal Varg & Björn nous permet aujourd'hui de découvrir. Ce que l'on sait en revanche, c'est que l'on peut toujours faire confiance à Nordvis pour tamiser le  permafrost pour y dénicher des hordes souvent excellentes, telles que que Stilla, Grift ou Bhleg. Dont acte. En présentant cette première offrande comme un hommage au black metal façonné par les Grands Anciens, le label ne se trompe pas tant cette dernière ravive la flamme qui brûlait dans les années 90 d'un feu intense. Et ne serait-ce son fuselage très actuel qui n'a rien à voir avec le son concocté à l'époque par Dan Swanö par exemple, on pourrait en effet presque croire qu'il s'agit d'une relique oubliée, gravée il y a vingt ans mais restée dans l'obscurité. Tout y est, des guitares grésillantes, aux atmosphères sombrement forestières. Privilégiant les lentes et pesantes saillies aussi obsédantes que reptiliennes (Den Starkes Rätt) aux pénétrations brutales et rapides qu'ils ne rechignent toutefois pas à pratiquer (Nejderna Brinner), on pense à l'écoute de ces Suédois à Immortal, Gorgoroth ou au plus récent Mgla, justement pour cette façon de miser sur les ambiances sinistres, venimeuses mais avec toujours cette accroche mélodique qui les voit par moment baguenauder sur des terres acoustiques et boisées, comme l'illustre le très beau pont instrumental fissurant Farsoternas Afton, sans doute le Valhalla de cet album superbe dont on regrettera juste qu'il ne soit (pour une fois) pas un peu plus long et pas plus varié. S'il démarre sur les chapeaux de roues avec le sauvage Vindarna Luktar Rök, Varg & Björn ne trouve vraiment sa voie, d'une noire lancinance, ainsi que son ton, empreint d'une froide tristesse, qu'à partir de Grannen är Din Fiende, gagnant ainsi en intérêt après un début somme toute inodore. l'opus alterne alors pulsations tendues tavelées de lourds aplats à l'image du titre éponyme écartelé et mid-tempos d'un glaciale majesté (Massvandring & Blodbad). L'opus s'achève (trop vite donc) avec Ett Slut, Ingen Början, long de plus de huit minutes qui galopent à travers de vastes étendues avant de mourir sur d'ultimes mesures acoustiques belles comme un chat qui dort... Voilà en définitive un galop d'essai des plus prometteurs dont on attend la suite avec impatience. 3.5/5 (2015)


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