Ce
deuxième album de Marduk évoque beaucoup de choses pour les vieux cons que nous
sommes. Il nous rappelle déjà les débuts du label Osmose Productions dont les
Suédois comptent parmi les premières signatures aux côtés de Samael, Enslaved
et autre Dark Tranquillity, lançant alors nombre de formations devenues par la
suite des seigneurs de la scène extrême des années 90. Il nous rappelle surtout
les balbutiements de ce qui ne tarderait plus à devenir une véritable bête de
guerre, trois ans plus tard avec le quintessentiel "Heaven Shall Burn...
When We Are Gathered". Car suivre les premiers pas de Marduk, c'est
assister à la lente maturation d'une identité, brutale dans sa précision
millimétrée mais qui se cherche encore. Après un "Dark Endless" qui
ne peut nier les racines Death Metal de ses procréateurs, c'est avec
"Those Of The Unlight" que la signature des Suédois commence à éclore
véritablement, affirmant un ancrage dans cet art noir en pleine effervescence. Le
fait que le batteur, Joakim Göthberg ait remplacé au micro Andreas Axelsson au
chant plus typé Death, n'est sans doute pas étranger à cette évolution.
Désormais moins sinistre, la musique forgée par l'indéboulonnable guitariste
Morgan s'emballe alors, se fait franchement plus rapide, plus acérée, misant
tout sur l'agressivité au détriment des ambiances qui ne peuvent guère compter
que sur le long instrumental 'Echoes From The Past' auquel succède 'Stone
Stands Its Silent Vigil' dont l'introduction prolonge la malsaine atmosphère,
pour exprimer leur morbidité. Bien qu'affaibli par une production sans relief
et ce malgré un mixage encore une fois confié au gourou Dan Swanö, "Those
Of The Unlight" mérite, à l'instar de son devancier, d'être (re)découvert.
A son crédit déjà, une écriture puissamment dynamique à laquelle il ne manque
donc que le fuselage ad hoc pour ne faire aucun prisonnier. Le titre éponyme
que perforent de nombreuses crevasses, l'inoubliable 'Wolves' au tempo aussi
reptilien qu'obsédant ou bien encore 'Burn My Coffin' balisent avantageusement
ce menu resserré et tendu comme le foc d'un navire aux côtés d'autres morceaux
moins mémorables à l'image de 'A Sculpture Of The Night' ou 'Darkness Breeds
Immortality', plus bas du front. L'ensemble sonne au final presque étonnamment
mélodique. S'ils feront forcément bien mieux par la suite, les Suédois se
montreront surtout bien plus sauvages. Pour l'heure, Marduk poursuit son
ascension fort de ce second méfait et du soutien d'Osmose grâce auquel son nom
commence alors vraiment à circuler. 3/5 (2015)
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