S'il s'inspire d'une histoire vraie et aborde le sujet de la corruption politique, Adieu poulet tire cependant presque davantage vers la comédie, Francis Veber au scénario oblige, que vers le polar tendu et violent. Granier-Deferre n'est ni Costa-Gavras ni Yves Boisset et son film, tout en s'inscrivant dans une certaine tradition du cinéma engagé des années 70, manque de nerf et de nuances. Pourtant, on ne s'ennuie pas une seule seconde grâce à des dialogues percutants et surtout un casting trois étoiles qu'animent des gueules qui ont fait le charme des bobines françaises de l'époque, de Claude Rich à Victor Lanoux, de Julien Guiomar à Pierre Tornade et tous les autres.
Et il y a bien sûr le tandem que composent Lino Ventura et Patrick Dewaere, duo qui fait des étincelles et justifie à lui seul le visionnage du film. D'un côté, le roc, hiératique et vieille école, de l'autre le jeune chien fou qui en fait des tonnes et bouffe l'écran comme le minou d'une fille. Différents et complémentaires, tout semble opposer personnages et comédiens qu'une évidente complicité cimente pourtant. Adieu poulet leur doit tout. Lino et Patrick, vous nous manquez et vous manquez au cinéma français qui a la gueule des sales jours... (27.05.2016) ⍖⍖⍖
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