Peut-être
qu’il n’est pas suffisamment occupé avec Dodsferd. Seul (ou presque) à la barre
de ce dernier dont il régurgite des albums en bon solitaire qui se respecte
dans sa cave, peut-être que la dynamique de groupe lui manquait. Mais peut-être
que cela n’a rien à voir et que Nadiwrath est juste à prendre pour ce qu’il est
: le fruit de la copulation entre Wrath (Dodsferd donc) et Nadir, musicien bien
plus obscur dont l’unique référence dans sa maigre biographie se limite à un
Stellar Darkness auteur d’une pauvre démo en 1999 ! Voilà pour les
présentations. Sinon, qu’attendre de ces Grecs ? A part un bon vieux Black
Metal des familles, pas grand chose ! Mais ceux qui pensent y trouver une
nouvelle forme de moisissure dépressive comme le chanteur en possède à la fois
l’habitude et le secret ne seront pour leur frais. Non pas que ce nouveau
projet arbore un visage que fend un large sourire, bien au contraire, néanmoins
son premier opus, Nihilistic Stench privilégie la rapidité ("There Is No
Light") et un côté presque rock’n’roll ("Darkness Has Lost Its
Meaning") au détriment des lents râles suicidaires. Pourtant, c’est
justement lorsque Nadiwrath appuie sur l’interrupteur afin de plonger son art
dans une nuit éternelle qu’il excelle le plus, témoin le long et terminal
"Memories Are Dead", certes assez peu original dans sa façon de
s’ouvrir les veines mais d’une telle beauté désespérée, d’une telle tristesse
sécrétée par des riffs entêtants, qu’il finit par emporter l’adhésion et ce
faisant s’impose comme l’Everest de cet essai dont on aurait bien aimé qu’il suive
plutôt cette voix, le reste paraissant en définitive par trop quelconque bien
que toujours nerveux, imparable et quasi groovy. Il est vrai toutefois que
c’est bien aussi parce qu’il est précédé par une série de titres efficaces bien
que parfois assez longs ("Horns") ou déchirés par quelques
saignements plus lourds, que "Memories Are Dead" prend toute sa
valeur et son ampleur. Au final, malgré quelques compositions dispensables
("Winter Nights", "Eyes Full Of Vengeance"), Nihilistic
Stench navigue largement au-dessus de la marée impie quand bien même on préfère
le Wrath lorsqu’il libère sa haine suicidaire et nocturne avec Dodsferd et
d’une manière plus générale quand il mise tout sur les ambiances doomy plutôt
sur les rythmes purement Black Metal. Espérons cependant que Nadiwrath ne reste
pas une progéniture sans lendemain car son potentiel, bien qu'en mode mineur,
ne fait aucun doute. (2011)
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