On croyait Vratyas Vakyas abîmé au fond d’un fjord
car, si sur le papier, Falkenbach n’aura été absent « que » depuis
2005 et Heralding – The Fireblade, en réalité, il faut remonter encore deux ans
auparavant pour trouver son dernier véritable album inédit, le successeur de Ok
Nefna Tysvar Tyr n’étant en fait que le réenregistrement d’une première œuvre
avortée en 1995. Sept ans d’absence donc. C’est beaucoup… trop. Et à l’écoute
de Tiurida, on ne peut s’empêcher de penser, malgré la plutôt bonne tenue de
l’ensemble, que le drakkar paraît un peu rouillé aujourd’hui. Pourtant, Vakyas
peut compter sur son statut de précurseur, lui qui s’est lancé à la conquête
des Fjords séculaires bien avant tout le monde, à une époque où porter un
marteau de Thor autour du coup n’était pas encore à la mode, pour en vendre
quelques exemplaires. Mais la jeune génération qui découvrira certainement
Falkenbach avec ce nouvel opus risque d’être déçue par son manque de puissance
et de niaque, hormis le temps du plus noir « Time Between Dog And
Wolf » et de « In Flames », qui traverse de vastes contrées
épiques où, pour notre plus grand plaisir l’unique membre du groupe ressort sa
voix Black du placard à l’intérieur duquel il l’avait plus ou moins enfermée à
partir de Ok Nefna Tysvar Tyr, dont Tiurida poursuit l’évolution vers un metal
noir païen de plus en plus atmosphérique (si l'on est de bonne humeur) ou
gentillet (si on n’est pas content). L’instrumental folklorique
« Tanfana » en apporte la preuve. Ceci dit, Falkenbach, grâce
notamment au chant clair inspiré du maître des lieux, réussit toujours à faire
souffler plus de majesté que bien des Vikings du dimanche affublés d’une peau
de bête. Bien que paresseux, « Runes Shall You Know » et
« Sunnavend » renouent avec la beauté tranquille du Bathory époque
Nordland et dans une moindre mesure celle de Twilight Of The Gods. Tiurida est
un bon disque de Falkenbach, toutefois, vierge de passion et d'émotion, il est
permis de douter qu’il trouve vraiment sa place, ceux qui ne connaissent pas le
groupe le jugeront mou du glaive et les autres, les fans de la première heure,
qu’il n’apporte pas grand chose de neuf par rapport à ses prédécesseurs dont
certains, les premiers surtout, se paraient d’une aura underground qui s’est
depuis longtemps dissoute au fond de l’eau islandaise. (2011)
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