Nonobstant ses qualités bien réelles et sur lesquelles
nous reviendrons, on ne peut pas s’empêcher de penser à l’écoute du très
attendu Ominous Doctrine Of The Perpetual Mystical Macrococsm que Inquisition a perdu en cours de
route une partie de son charme et de son identité. Si l’entité d’origine
colombienne dont le quartier général est désormais basé aux Etats-Unis, n’a
jamais caché être influencée par Immortal, ce qui n’était jusqu’à présent
qu’une source d’inspiration est devenue bien plus que cela (« Ominius Doctrines
Of The Perpetual… »). De fait, si vous aimez la bande à Abbath tout en
regrettant le son trop policé que celle-ci a choisi de revêtir depuis quelques
albums, alors ce nouvel opus d’Inquisition vous est clairement destiné. Le
mimétisme est évident sinon embarrassant, Dagon adoptant le même genre de voix
de canard enrhumé que le chanteur norvégien (« Command Of The Dark
Crown »). Heureusement, le duo conserve encore cette croûte sonore
grésillante et sale comme le sang menstruel, cette aura evil et cryptique unique
qui l’empêche de sombrer dans le piège de la pale photocopie. De plus, bien que
les rythmes rapides ne sont pas pour leur déplaire, en, témoignent
« Astral Path To Surpreme… » ou « Cosmic Invocation
Rites », les deux musiciens ne sont jamais aussi à leur aise que
lorsqu’ils n’enclenchent jamais la seconde, dressant alors une verge lourde et
plus démoniaque encore. Le gigantesque « Desolate Funeral Chant » ou
les démentielles décélérations transperçant « Crepuscule Battle
Hymn » ou «Hymn For A Dead Star » illustrent très justement
cette faculté des Colombiens à patauger pour notre plus grand plaisir dans le
mazout. Ceux-ci ont toujours couler une bonne dose de Death Doom dans leur
Black Metal occulte et le prouvent encore cette fois-ci. On ne s’en plaindra
pas car c’est bien ces méplats reptiliens proéminents qui confèrent à leur
musique inquisitoire une bonne partie de sa personnalité. Et puis de toute
façon, Ominius Doctrines Of The Perpetual Mystical Macrocosm demeure toujours plus jouissivement
evil que tout ce que peut faire Immortal depuis plus de dix ans. Rien que pour
cela, le groupe mérite respect et allégeance. (2011)
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