Après avoir mouliné deux modestes démos, c’est en 2006 que The Sword fait parler de lui avec un premier jet, Age Of Winters, qui, sans être une pièce essentielle, n’en possédait pas moins un charme certain, petite pépite de Heavy Doom à la sauce ketchup et à la très belle pochette. Rapidement un buzz toutefois un peu exagéré se développe autour du combo texan qui obtient un précieux sésame en ouvrant pour Metallica et ce, en dépit d’une seconde offrande nettement moins inspirée. Déçus par Gods Of The Earth, nous nous demandions si le groupe saurait ensuite transformer l’essai du premier album et capturer de nouveau cette essence entre stoner, Heavy-Métal et heroic-fantasy. Warp Riders en apporte la réponse… Et quelle réponse ! Déjà, signe qui ne trompe pas, le visuel, dû à Dan McPharlin, écrin d’un concept SF séduisant, est magnifique. Autre indice, pour la première fois, les Américains ont décidé de déléguer la production à un professionnel, poste que le chanteur, guitariste et leader, J.D. Cronise occupait jusqu’à présent. Ils ont bien fait, Matt Bayles (Isis, Mastodon) étant parvenu à enrober leur son d’une épaisseur qui lui faisait défaut. A l’écoute de cette troisième galette, on mesure combien The Sword s’est déchiré en terme d’écriture et a su donner un relief inédit à ses compositions pour la plupart propulsées par des parties instrumentales aussi éblouissantes que jouissives, évolution très nette qui éclate à la figure d’entrée de jeu avec l’entame "Archeron/Unearthing The Orb", aux enluminures spatiales annonciatrices du récit mâtiné de science-fiction qui va suivre. Dommage que le chant de Cronise, bien qu’agréable, soit toujours aussi quelconque et donc trop typé stoner seventies, car derrière ça joue, et bien en plus, au point qu’on en viendrait parfois presque à regretter que la formation n’essaye pas de tenter le format uniquement instrumental qui lui irait si bien comme l’illustre le très maidenien "Astraea’s Dream" qui semble tout droit échappé de Killers. Entre rythmique de bûcheron ("Tres Brujas") et guitares chaleureuses, noyées sous les effets ("Lawless Lands") et ruisselantes d’un feeling sensuel, entre batterie groovy et claviers vintage, le quatuor fore une matière terreuse et puissante chauffée au soleil du Texas. Hormis deux ou trois titres moins réussis ("Night City" par exemple) quand bien même ils demeurent largement au-dessus de ce tout ce qui se fait actuellement dans le genre, Warp Riders a quelque chose d’un feu d’artifice de plomb et de sueur, du diptyque "The Chronomancer" qui galope à travers les terres de la NWOBHM à "Arrows In The Dark" ou bien encore "The Night The City Cried Tears Of Fire", que nimbe un voile d’émotion. Si nous nourrissions quelques réserves quant au potentiel réel de The Sword après le mitigé Gods Of The Earth, son successeur vient balayer d’un revers de la main ces relatifs doutes. Les Américains viennent de signer leur album le plus abouti à ce jour, même si Age Of Winters possédait un charme maladroit désormais envolé. (cT11)
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