Commençons par les choses qui fâchent. Après quasiment cinq années d’absence, long silence seulement brisé par un single, HarbgoaB et un split, Pentagram, on aurait aimé que Beliar se montre un peu plus généreux pour son second méfait. Trente minutes, c’est un peu comme une journée sans sexe.
Pataugeant dans les, miasmes d’un ésotérisme qui ne devrait faire peur qu’à une poignée de pucelles, Far Beyond... compense heureusement la faible taille de sa verge par la vigueur sinistre d’un black metal cradingue et primitif. Pollués par un son sale comme le sang menstruel, ces huit étrons sont chiés dans une urgence quasi punk, sans grande ambition peut-être mais avec une capacité réelle à instaurer un climat cryptique agréablement dégueulasse ("HabergoaB").
Le corps écartelé entre saillies rapides et humides comme un vagin (« Malefizschnoin », « Rising Hate ») et reptations plus portées sur les atmosphères car plus lentes et placées en fin de parcours, Far Beyond…, tel Janus, arbore deux faces distinctes. Il va sans dire que l’on préfère la seconde, quand l’Allemand serre le frein à main pour tendre une érection lancinante et plus lugubre encore. « Melancholic Night Of Rising Sorrow » se pare même ainsi d’un petit côté à la Austere, pour cette manière de faire surgir des vocalises hurlées, tout à fait sympathique.
De fait, après des préliminaires quelconques, la messe (pas si ) noire gagne en intérêt à partir de ses trois derniers versets sataniques. Ceux-ci sont certes aussi vierges en originalité qu’un boutonneux binoclard pré pubère, néanmoins on s’en fout car Beliar y fait montre d’un sens des ambiances qui rachète la banalité de l’ensemble. Pas de quoi de relever la nuit tel un zombi donc mais une offrande non dénuée du charme de la série Z et qui sent bon l’artisanat et le bricolé à la maison. (cT2010)
TRACKLISTING
- Fremde Macht (Der Widergänger) 04:13
- Rising Hate 02:51
- Eyes Shut 04:03
- Habergoaß 02:05
- Malefizschnoin 02:53
- Melancholic Night of Rising Sorrow 06:15
- Rest in Eternal Sleep (Far beyond...) 04:24
- Like a curse that lasts on my soul 06:00
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