N'en déplaise à certains gauchistes bien pensants qui courent vomir au-dessus des toilettes à la vue d'un soleil noir ou du moindre disque estampillé No Colours Records, Graveland est à l'origine de toute une lignée de rejetons qui se sont appropriés une signature aussi bien musicale (un black metal épique et guerrier) qu'idéologique (nationalisme, paganisme). La Pologne pullulent de ce genre de hordes. Werewolf par exemple, projet de deux membres de Iuvenes, Berserk et Greywolf, lequel, mort il y a quelques semaines, n'aura donc pas eu le temps de connaître la destinée de cette seconde offrande attendue depuis longtemps. Mais il peut être fier de sa progéniture. En effet, The Order Of The Vril, dont l'armure - un digipack format A5 limité à 99 copies - est superbe, fait honneur au terreau noir d'Europe de l'Est, dont il est le valeureux parangon. Haineux, remplis de fiel, ces épopées renvoient à un passé ancien faits de batailles sanglantes, orchestrées par un ordre mystérieux et mystique. Elles taillent des espaces grandioses ("Dark Pagan Mountains") où résonne le fracas de riffs trempés dans le sang de l'ennemi.
Très proche de l'oeuvre de Rob Darken, notamment pour cette façon d'envelopper le tout d'un brouillard de choeurs païens et majestueux, The Order Of The Vril réussit surtout l'exploit de surpasser de la tête et des épaules tout ce que Iuvenes a pu commettre depuis sa naissance. Bien que relativement courtes, ces huit compositions flirtent souvent avec le grandiose, à l'image de "Wolfs Lair" lequel, en à peine 6 minutes parvient à synthétiser dimension cinématographique et puissance martiale. S'il est permis de regretter une certaine uniformité, tous les titres suivant peu ou prou une trame sinon une couleur identique, ce léger bémol ne grève en rien la qualité d'un album de haute volée, pour qui aime ce black plus épique que luxuriant qui sait demeurer agressif plutôt que symphonique. De fait, de The Order Of The Vril ruissèle une négativité réelle, un mal sournois, dont le réceptacle prend la forme d'un chant véritablement evil comme frotté au papier de verre (le long "The Return Of Wolf's Brothers"). Néanmoins, une beauté envoûtante irradie de ces périples aux modelés mid tempo le plus souvent ("The Legion Of TTF"), plus véloces quand la violence de la ligne directrice le réclame ("Ulpenfestung" et "Vrilmacht" par exemple qui achève l'écoute sur une note virulente). Une belle page de l'histoire de l'art noir polonais, sans doute même la plus convaincante depuis longtemps. (2010) ⍖⍖⍖
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